L'association saisissait la période de pré-moisson pour proposer un temps d'échange large le 11/06/2020 sur la plateforme SOLutionsACS chez Philippe DURAND. Large, ce temps d'échange l'a été dans les profils présents : ~50 agriculteurs et une dizaine de citoyens, journalistes et élus dont des écologistes pour mener les échanges sur la base des réalités terrain. Le bilan des échanges d'ordre technique : la modalité blé sans glypho ni travail du sol superficiel conduit comme prévu à un désherbage plus important en culture pour éviter la concurrence des adventices (2 désherbages en plus en culture en l'occurrence cette année). Les résultats sont encore à étayer des composantes de rendement, de qualité des productions et de coûts à l'arrivée de la moisson. Les agriculteurs présents ont rappelé leur intérêt à progresser sur cette thématique de l'enherbement en ACS et plusieurs se sont engagé à tester des leviers alternatifs chez eux en parallèle de la plateforme. Concernant les échanges d'ordre plus sociétaux avec le grand public présent : on en convient qu'hormis le glyphosate, les leviers alternatifs de contrôle de l'enherbement en ACS, à la fois efficaces en toutes conditions et peu onéreux à mettre en place n'existent pas et que ça aura un coût économique et technique (salissement) pour l'agriculteur. Les participants sont invités à reconduire l'échange annuellement et, les agriculteurs motivés, à rejoindre le groupe de travail en support de Philippe sur la plateforme.



Maïs en ACS : des détails de l'itinéraire technique encore à adapter pour une complète réussite :



Le rallye de parcelles sur une thématique donnée et à la journée est un bon moyen de capitaliser sur les expériences de l'année. Le groupe maïs l'opère depuis 3 ans et l'a renouvelé ce 23/06/2020 pour démêler (encore) les conditions de réussite des maïs sous couvert à la lumière d'une nouvelle année d'implantation. Avec 20 agriculteurs/chercheurs les pieds dans les parcelles d'essai chez chacun à la ferme, la journée a été riche d'enseignements :

1- fin du trèfle blanc et blanc nain en rotation avec maïs : trop de déconvenues pour l'arrêter à temps et éviter la concurrence sur l'eau. Féveroles/Phacélie/Avoine sont plébiscitées dans le couvert d'hiver.

2-Le strip-till de maïs n'apporte pas de plus-value cette année comparativement à un semis direct dans les parcelles visitées. Le travail superficiel du sol dans les zones à niveler (hiver difficile) a pénalisé l'enracinement et le développement du maïs. Lorsque le sol est prêt, qu'il a été couvert l'hiver et que le semoir a reçu toutes les adaptations nécessaires pour faire un beau lit de semence, les outils de travail du sol ne sont plus nécessaires.

3-Les maïs sont toujours plus beaux derrière un sol couvert l'hiver.

4-Plus possible dans 80% des cas, de vouloir sortir à la fois un couvert vert au printemps et un maïs la même année, la concurrence sur l'eau est trop forte et la culture chétive derrière. Les sols profonds en limons peuvent encore à la limite se permettre de semer dans le vert le maïs si la réserve hydrique est là au printemps.


Un constat unanime : les parcelles n'ont pas assez de retour carbone au sol même avec des rotations poussées et les quantités en jeu dépassent les capacités logistiques et économiques de l'agriculteur a son échelle individuelle. Une réflexion à porter à l'échelle intercommunale pour un retour carbone au sol à l'échelle du territoire? Les échanges du groupe se poursuivront en Septembre.