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Publié le 20/03/2024Télécharger la version pdf





Les couverts pluriannuels en Agriculture de Conservation des Sols



Le couvert pluriannuel est une plante de service qui est présente dans une première culture sur tout ou une partie de son cycle, dans l’interculture suivante et au moins une partie du cycle de la culture suivante. Ces couverts peuvent demeurer en place pendant plusieurs années, ce qui peut représenter une stratégie intéressante pour les agriculteurs.  Longtemps considérés comme très complexes à gérer, de nombreux ACSistes s’en sont détournés.  Aujourd’hui, grâce aux travaux des agriculteurs de l’APAD et d’autres réseaux comme le GIEE Magellan et Arvalis, les itinéraires techniques sont mieux maîtrisés.  Devant un climat qui tend à complexifier les conduites culturales, le couvert pluriannuel pourrait devenir de plus en plus pertinent.
Cet instant technique fait le point sur les pratiques et les connaissances actuelles grâce à la collaboration des structures citées ci-dessus.
 




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Dans cet instant technique, nous avons fait le choix de ne pas considérer ces couverts comme permanent car ils devront être gérés en fonction des cultures et potentiellement détruits s’ils représentent une trop forte concurrence.  Nous avons préféré les termes de couvert pluriannuel (CP) ou de couvert à durée indéterminé (CDI)


1.    Comment choisir son couvert pluriannuel ? 


a.    Quelles motivations pour un couvert pluriannuel ? 

On constate que les motivations des agriculteurs qui implantent des couverts pluriannuels sont les suivantes :


  • Compenser les étés de plus en plus chauds et secs où la réussite des couverts d’été est aléatoire, liée aux coûts du couvert (50 à 100€/ha), ce qui représente un pari risqué. Au niveau du coût, comprenant la semence et l’implantation, nous sommes à environ 30€/ha/an sur 3 ans, contre une moyenne de 75€/ha pour un couvert annuel.
  • Améliorer le stockage et la redistribution des éléments minéraux, notamment par le relargage de l’azote, observés lors de la régulation et de la destruction du couvert pluriannuel. Cela contribue globalement à l’autofertilité du sol.
  • Contribuer à une meilleure structuration du sol (qui participe à une meilleure gestion de l’eau) et à une meilleure activité biologique du sol, en gardant le sol toujours couvert. Dans certains cas, le couvert pluriannuel est adopté comme solution "sécurisée" face aux échecs d’implantation de couverts estivaux. Grâce à son système racinaire plus robuste que celui des couverts annuels, il contribue à améliorer la qualité de la portance des sols, même avec des pluies régulières (dans une certaine limite).
  • Participer à la gestion des adventices : dans certaines situations, lorsqu'il est suffisamment dense et homogène, il permet de limiter les levées d’adventices.
  • Produire de la biomasse sans être au détriment de la surface en cultures de vente. Les couverts permanents sont valorisés en élevage dans 1/3 des cas selon une étude d’Arvalis. Ils constituent un moyen de produire du fourrage, que ce soit par le pâturage ou par la récolte en fin d’été ou au début de l’automne.
  • Limiter les impacts négatifs de la monoculture de céréales.


b.    Quelle espèce pour mon sol ? pour ma climatologie ? 


On voudrait trouver le « couvert idéal » donc une plante qui répond à plusieurs critères, mais c’est souvent chercher le « mouton à 5 pattes ». Le CP doit produire de la biomasse en interculture tout en étant peu compétitif vis-à-vis des cultures principales. De plus, il doit agir comme un inhibiteur naturel des adventices, en empêchant la levée des adventices et fournir des services écosystémiques, tout en étant peu affectée par l'utilisation d'herbicides. S’ajoute à cela, les critères de choix des agriculteurs : l’adaptation à la fauche ou au pâturage, le coût des semences, pour ceux qui ont des pois dans leur rotation, la multiplication de l’Aphanomyces…

On retrouve principalement ces légumineuses utilisées comme couvert pluriannuel : 


  • La luzerne, recommandée pour les sols profonds, superficiels et secs comme les argilo-calcaires. Elle est plus adaptée aux situations sèches en raison de son enracinement plus profond.
  • Le sainfoin, caractérisé comme moins agressif et moins compétitif que la luzerne, est adapté aux sols calcaires, superficiels. Il a une capacité très forte à faire plonger ses racines en profondeur. Il est plus sensible aux herbicides et donc plus réceptif aux passages de la régulation.
  • Les trèfles (trèfle blanc nain ou trèfle violet), adapté aux sols humides et hydromorphes, terres drainées. Dans les sols drainés, la luzerne et le lotier sont à éviter car leurs racines peuvent potentiellement boucher les drains. 
  • Le lotier (lotier corniculé), qui convient davantage aux terres sableuses. Pour les zones très humides, le lotier des marais peut également être envisagé comme solution. 

D'autres espèces moins répandues sont également possibles, telles que la minette ou le mélilot.  Mais ils sont soit peu compétitifs soit très complexes à réguler.

Au niveau de la variété, il est important de choisir une variété avec une longue dormance hivernale, avec un démarrage tardif au printemps pour limiter la concurrence.  


2.    Comment implanter son couvert pluriannuel ? 


a.    Dans quelle culture implanter mon couvert pluriannuel ? 


Colza avec légumineuses et plantes compagnes

Le colza et le tournesol sont deux cultures où l’implantation d’un couvert pluriannuel est le plus propice car, par leur feuillage, elles laissent passer plus de lumière par rapport aux céréales ou au maïs sans pour autant être trop impactées.

L’implantation la plus courante d’un CP est faite avec le colza, en tant que plante compagne. C’est la culture la plus « sécurisée », car les dates de semis correspondent à la culture et au couvert. Dans un colza, il est conseillé d’associer des plantes compagnes et un couvert pluriannuel, qui lui va rester en place. Pourquoi cette technique ? Le CP ne va pas trop se développer à l’automne à cause de la concurrence végétale même si le colza est semé précocement.


Pour l’implantation avec du tournesol (mais également avec de l’orge de printemps), la principale difficulté réside dans la concurrence à l’eau ce qui suppose soit la possibilité d’irrigation soit des terres avec de bonne réserve utile.  
L’implantation de trèfles dans des céréales d’automne, soit juste après le semis, soit au printemps est aussi pratiqué.  Pour cela, il faut des parcelles sans problématiques de graminées car le désherbage sera plus light.  L’implantation est également possible en sortie hiver au stade épi 1 cm avec un semoir à disque.  Dans ce cas, il faut être très vigilant aux herbicides utilisés à cause de leur rémanence.  Il faut également être vigilant sur la présence de limaces qui pourraient se nourrir de ce jeune trèfle qui va végéter jusqu’à la moisson.  
On peut se servir également de vieilles luzernières ou d’anciens porte-graines pour semer ses cultures sous CP. C’est une technique qui fonctionne bien sauf qu’il devient parfois très difficile de gérer une vieille luzerne qui sera moins sensible aux herbicides.
Enfin, des essais plus ou moins réussis ont été fait sur Maïs (irrigué !) dans les landes : Le trèfle est implanté à l’automne précédent pour se développer, puis fauché avant le semis du maïs derrière un double passage de strip-till.  

Pour les éleveurs, il est assez facile de semer le CP avec le méteil : le CP se développera rapidement après l’ensilage ou l’enrubannage du méteil.

Une fois le couvert pluriannuel en place, il peut rester 3 à 4 ans avec des sursemis de céréales. 


b.    Quelles techniques culturales pour implanter mon couvert pluriannuel ? 


Les semis des couverts pluriannuels sont plus sécurisés lorsqu'ils sont réalisés au semoir à disque ou à dent. Il est possible de mélanger les semences de culture et de couverts si la profondeur de semis correspond à celle du couvert. La réussite du semis à la volée est plus aléatoire. Un bon compromis consiste à effectuer le semis à la volée devant le semoir pour enfouir légèrement les semences. Le double semis est également pratiqué : un premier passage pour le couvert, puis un deuxième pour la culture (souvent utilisé pour le colza en semis monograine).

Pour les colzas, le semis peut se faire en plein, en mélangeant toutes les semences, ou en rangs séparés. Pour les tournesols, il est également possible de semer en plein, mais il est nécessaire de rester vigilant quant à la réserve utile qui doit être suffisante. Certains sèment le CP la veille du semis du tournesol. Il est également envisageable de semer le CP plus tard dans l'inter-rang, mais cela comporte le risque potentiel de détruire des pieds de tournesol et il ne doit pas y avoir de rémanence aux herbicides.
Une implantation au printemps pour les légumineuses à petites graines est un gage de réussite. En ce qui concerne la densité de semis, les doses recommandées sont les suivantes : 3 kg pour le trèfle blanc nain, 7 kg pour le trèfle violet, 10 kg pour la luzerne et 10 kg pour le lotier. Pour la culture semée sous CP, une légère augmentation de la densité de semis pourrait être sécurisante en céréales.

Pour les semis de la première céréale après un colza ou un tournesol, l'utilisation d'un semoir à disques est recommandée. Pour les pailles successives, le semoir à dents permettra d'écarter les pailles de la ligne de semis. L'utilisation du semoir à dents doit être associée au passage d'un broyeur pour ramener au sol les parties aériennes du couvert afin de former un mulch avec les pailles de la céréale précédente. De plus, cela contribue à réduire la pression des campagnols, qui trouvent le gîte et le couvert dans cette pratique.


c.    Combien de temps pourrais-je garder mon couvert à durée indéterminée ?


La durée de vie d’un couvert pluriannuel est variable, en fonction de la prise de risque, du contexte et des contraintes des parcelles. Il peut aller d’un an et demi jusqu’à 5ans. Cela dépend du climat, des pratiques phytosanitaires et des cultures de la rotation. Il est toujours préférable de détruire un couvert qui commence à être gênant (concurrence à la lumière ou à l’eau, gêne à la récolte...), plutôt que de vouloir absolument le garder et affecter sa culture de vente. Un couvert à durée indéterminée réussi, implanté avec un colza et détruit dans le blé suivant, aura déjà bien joué son rôle : structuration du sol dans le colza, couverture du sol pendant l’été, concurrence aux adventices à l’automne et relargage d’azote à sa destruction au profit du blé ! 


d.    Puis-je recharger mon couvert pluriannuel ? 


Il est possible de recharger un couvert à durée indéterminée dans le but de le maintenir plus longtemps ou de combler des zones dégarnies. Cependant, il convient de noter que la luzerne ne peut être rechargée avec de la luzerne en raison de l'allélopathie sur ses propres semences. Dans ce cas, il est recommandé d'utiliser du trèfle ou du lotier pour recharger le couvert. Le lotier, en particulier, a la capacité de se recharger naturellement en laissant ses plantes produire des graines pendant l'été. Il est conseillé de faucher juste après la moisson, puis de laisser les plantes monter en graines pendant environ trois semaines.



3.    Quelles pratiques phytosanitaires avec un couvert permanent ? 


a.    Quels produits à éviter avant l’implantation pour ne pas avoir de rémanence ? 


Le manque d’eau est souvent mis en avant pour expliquer un échec d’implantation de couvert. Si ce facteur est effectivement limitant, d’autres critères sont également à prendre en compte comme le manque d’éléments fertilisants.  Cependant, la rémanence des herbicides appliqués en sortie hiver ou au printemps est un point de vigilance prépondérant, d’autant plus cette année où il a pu être compliqué de désherber en automne.  Produits, doses et durées entre l’application de produits et semis du couvert ou de la culture sont à prendre en compte.  Voici des matières actives à éviter d’utiliser tardivement : Sulfonylurée (à base de Propoxycarbazone, Mesosulfuron, iodosulfuron) et Metsulfuron.


b.    Comment gérer le désherbage dans une culture sous couvert permanent ? 


Différence de développement d'un méteil avec glyphosate à 0.5 l à gauche et sans glyphosate à droite


La gestion du désherbage en culture est l’aspect le plus complexe avec un couvert pluriannuel.  Il faut toujours avoir en tête que c’est la culture qui est prioritaire dans les choix techniques car c’est elle qui permet la rémunération du producteur.  Le couvert est présent pour apporter de nombreux bienfaits au sol et à la biodiversité mais il peut devenir pénalisant s’il concurrence trop la culture.  En particulier, il faut que la culture semée le soit sans concurrence et que les adventices de l’automne soient détruites correctement sous peine d’un salissement non contrôlé.
 Suivant la date de semis de la culture, un désherbant total est souvent pertinent et ne détruira pas le CDI à une dose de 360 à 540 g de glyphosate par exemple.  Ensuite, à l’automne, le gestion du raygrass ou vulpin se fera avec un programme classique antigraminées.  Il faudra être cependant vigilant avec les antidicot qui pourraient détruire le CDI suivant le type de produit et la dose utilisée : quasiment tous les sulfos inhibiteurs de l’ALS peuvent détruire le CDI sauf l’amidosulfuron (Gratil) ; les autres produits type Fosburi, Trooper, Mamut sont sélectifs des CDI.


c.    Comment gérer ou détruire le couvert permanent ? 

Blé sous CP à réguler

Dans ce paragraphe, nous aborderons uniquement la gestion du CDI avec un blé tendre pour ne pas trop complexifier le contenu.  Pour les autres cultures, il faudra potentiellement utiliser d’autres produits suivant les homologations.  Pour toutes les cultures de printemps, il est fortement déconseillé de garder un CDI vivant car la concurrence est bien trop forte.  Tous ceux qui ont essayé ont subi des grosses pertes de rendements.


D’après les travaux du GIEE Magellan, la maximisation de la biomasse végétale présente un réel intérêt dans le contrôle des couverts permanents, notamment la luzerne (la plus compliquée à gérer). Pour cela, différents leviers sont à favoriser pour rechercher l’extinction lumineuse (défavorise la croissance des légumineuses par la limitation de la lumière perçue) : 


-    Choisir des variétés hautes (si possible > 1.2m – idéal 1.6 m) et à port étouffant : A densité équivalente, la biomasse du couvert est divisée par 2 ou 3 avec des variétés hautes ;
-    Associer avec d’autres plantes : La biomasse peut être divisée par 3 avec une association type blé – lin ou blé – pois fourrager ; 
-    Obtenir une densité de levée de 250 pieds minimum / m².


La fertilisation azotée est aussi u moyen de limiter le développement du couvert grâce à la biomasse de la culture : apporter l’azote nécessaire, sans baisse de la quantité permet à la culture de se développer suffisamment vite pour limiter la luminosité reçue par le couvert.  Cf paragraphe suivant sur la gestion de la fertilisation.
Cependant, quand la période de reprise de végétation du couvert arrive, il est utopique de croire que les seuls leviers cités ci-dessus suffisent : les herbicides doivent être utilisés pour freiner le couvert sans quoi le rendement peut être impacté de 10 à 15 quintaux dans la majorité des situations sans parler de la difficulté de la moisson avec des végétaux encore vert. 
Pour gagner en efficacité et donc en quantité de produit utilisé, il faut commencer à gérer le couvert dès sa reprise de végétation : il faut donc connaître la physiologie de l’espèce et de la variété implantée pour passer au plus juste.  


Les trèfles sont souvent les premiers à devoir être régulés avant la luzerne et le lotier.  
Les produits à base de Metsulfuron-methyl (Allié) sont souvent utilisés et efficace.  Une dose de 5 à 10 g régule correctement. Il est également possible d’utiliser des produits à base de fluroxypyr (Starane de 0.25 à 0.5l).  Au-delà de ces doses, et ça peut être un choix (cf les témoignages ci-dessous), le CDI peut être détruit.  Une vieille luzerne supportera davantage de produit qu’un trèfle, ce qui montre toute l’importance de la dose.  Si au stade DFE, le CDI est à plus de 30 % de couverture, il est souvent nécessaire de repasser car c’est une période où la luzerne par exemple peut monter très rapidement.  Pour la luzerne, si elle devient envahissante, il faut passer avec un produit plus agressif comme le Bofix (1 L à 1.2 L).


d.    Quelles économies de PPS avec la mise en place d’un couvert permanent ? 


Comme on le voit, un CDI ne permet pas d’économies d’herbicides.  Il peut diminuer la pression de certaines adventices (dicot de printemps par exemple) en couvrant correctement le sol mais il sera toujours nécessaire de réguler le couvert tout en gérant les graminées d’automne.  Les intérêts du CDI sont agronomiques avant tout.



4.    Quelle gestion de la fertilisation ? 


a.    Peut-on diminuer la fertilisation avec un couvert permanent ? 


Pour réussir une culture dans un couvert déjà implanté depuis plusieurs mois ou année, il est indispensable de l’aider dès le semis pour la booster suffisamment.  Un engrais starter minéral oui organique est nécessaire à base d’azote, phosphore et soufre (par exemple 80 kg de 12-27-0-25).  Ensuite, la gestion de la fertilisation suit les préconisations habituels de l’ACS à savoir un apport précoce au tallage (50 unités) puis le reste de la dose une quinzaine de jours après le stade épi 1 cm.  La dose totale ne doit pas être diminuée mais peut être apportée en plus petite quantité à chaque passage pour ne pas pénaliser la biologie de la légumineuse.  En se rappelant qu’un apport d’azote n’est valorisé que s’il pleut 15 à 20 mm après l’apport !
Toujours d’après les travaux du GIEE Magellan, si le CDI est détruit, il est possible de diminuer la dose apportée d’une trentaine d’unités mais il sera gagnant de garder la dose X car il sera possible de gagner 2 à 2.5 quintaux : dans ce cas, il faudra prendre en compte le coût de l’unité d’azote et le prix de vente du blé pour vérifier la pertinence économique de ce choix technique.
D’autres résultats plus récents sont disponibles ci-dessous, dans le témoignage de Justin d’Arvalis.


5.    Autres questions 


a.    Et la prime légumineuse dans tout ça ? 


Il est possible d’obtenir la prime légumineuse grâce au couvert permanent. Les légumineuses fourragères éligibles comprennent la luzerne, le trèfle, le sainfoin, la vesce, le mélilot, la jarosse, la serradelle, ainsi que le pois, le lupin, la féverole, le lotier et la minette.


Pour bénéficier de ces aides, vous devez :


  • Cultiver des surfaces en légumineuses fourragères pures en culture principale l’année de la demande ; ou
  • Cultiver en culture principale l’année de la demande des surfaces en légumineuses fourragères en mélange entre elles ou en mélange avec d’autres cultures (céréales, oléagineux, graminées), à condition que le mélange contienne au moins 50 % de semences (= nombre de graines) de légumineuses fourragères à l’implantation. Les surfaces implantées en mélange de légumineuses et de graminées sont éligibles uniquement l’année du semis.
  • Respecter un seuil minimal de 5 UGB herbivores ou monogastriques (porc, volaille...) sur l’exploitation, ou avoir signé au titre de la récolte 2023 un contrat direct avec un éleveur détenant au moins 5 UGB herbivores ou monogastriques auquel vous livrez les légumineuses fourragères. L’éleveur avec lequel vous êtes en contrat pourra faire l’objet d’un contrôle sur place

Attention : Les surfaces de légumineuses destinées à la production de semences ne sont pas éligibles à cette aide.
Un mélange de légumineuses fourragères avec d’autres cultures est éligible si la légumineuse fourragère est prépondérante dans le couvert présent sur la parcelle, la prépondérance étant déterminée en nombre de graines.

L’éligibilité du couvert sera vérifiée en premier lieu visuellement le jour du contrôle. Si la légumineuse est visuellement prépondérante, il sera considéré que le critère est respecté. Si la légumineuse n'est pas prépondérante visuellement sur le terrain, il sera vérifié, en second lieu, dans le cadre d'un contrôle documentaire que le nombre de graines de légumineuses fourragères issues des sacs de semences est supérieur à 50 %. Dans le cadre d’un contrôle documentaire, vous devrez mettre à disposition du contrôleur les factures d'achats de semences, les étiquettes de sacs de semences, ainsi qu’un cahier d'enregistrement des quantités de semences implantées pour chaque parcelle.




Témoignage de  David Ducellier, adhérent de l’APAD 62,agriculteur à Beauvoir Wavans (59), en ACS depuis plusieurs années et labellisé Au Cœur des Sols

A la moisson, le trèfle blanc est bien présent

Éleveur de vaches laitières, mon assolement est composé de blé, avoine, escourgeon, orge de printemps, féverole, maïs, colza, prairies temporaires (de luzerne) et permanentes. Le semis sur couvert pluriannuel représente une opportunité intéressante, que ce soit pour l’alimentation de mes bêtes ou pour la vente de foin. Mes parcelles sont de petites surfaces et assez vallonnées, avec une pluviométrie annuelle moyenne de 800mm, bien sûr sans prendre en compte les références de cette année… Pour ce qui est de mes types de sol, ils sont assez hétérogènes, soit un tiers de craie, un tiers de bief à cailloux et un tiers de limoneux argileux.

Ce qui m’a amené vers l’implantation et le semis sur CP est la volonté de couvrir mon sol en évitant de réimplanter un couvert tous les ans, ce qui est économiquement intéressant. Dans la pratique, le plus difficile est la réussite de l’implantation de ce couvert pluriannuel, idéalement au printemps ou en fin d’été.
Selon mes types de sol, je vais varier au niveau des densités. Par exemple, sur du limon, je vais mettre plus de trèfle et moins de luzerne. Au niveau des espèces, dans un CP, je sème un mélange composé de 20/25 kg de légumineuses : luzerne (15 kg/ha), lotier (2 kg/ha), trèfle blanc parfois hybride (3 kg/ha) et trèfle violet diploïde (5 kg/ha). Mon mélange peut varier selon ce que j’ai à disposition. Le lotier est une semence qui coûte cher donc j’essaie de produire mes semences. Pour la luzerne, je sème 3 à 4 variétés différentes en fonction de leurs dormances. 

J’implante mon couvert pluriannuel soit sur colza soit sur orge de printemps ou avoine de printemps. Pour un semis sur colza, je sème mon mélange en même temps, pour les petites graines je les dépose à la surface (elles ne passent pas par les disques), et les grosses graines avec les disques. J’ajoute également des plantes compagnes (tournesol, sarrasin, un peu de vesce, féverole) au moment du semis. J’ajoute ces plantes compagnes pour favoriser les auxiliaires mais aussi pour couvrir mon sol et gérer l’enherbement.
À partir d’un colza, ma rotation est la suivante : colza > méteil : avoine d’hiver, féverole d'hiver, pois d’hiver, vesce d’hiver (1 ou 2 ans, selon le comportement du couvert pluriannuel) > blé > escourgeon > maïs > blé. Le méteil me permet de garder mon couvert pluriannuel pour pouvoir ensiler et faire plusieurs coupes de foin.

En partant de l’orge de printemps, je sème mon couvert pluriannuel au stade 3 feuilles de l’orge. À partir de l’orge de printemps, ma rotation est la suivante : OP > Couvert pluriannuel 4 ans (pour le foin, à raison de 5 coupes par an) > méteil ou blé : selon la vigueur du CP, les conditions de l’année et mon assolement > escourgeons > maïs > blé.

Stratégie de désherbage et de régulation :
Dans les céréales, pour réguler mon couvert pluriannuel, je mets du Starane à 0,15/0,20 avec de l’Allié à 5/10 grammes. Je fais deux passages, généralement je commence au stade 1 ou 2 nœuds de la céréale si je vois que le couvert s’est bien développé, et aussi avant le stade dernière feuille. Sur escourgeon, je ne fais qu’un seul passage au stade 1 ou 2 nœuds.
Sur colza, je fais 1 ou 2 passages de Novall à 0,8L/ha. Il y a des années où je n’ai rien fait mais cela se salit quand même. Je fais aussi 1 ou 2 passages d’anti graminées à l'automne ( Centurion et kerb).

Une fois installé et pour semer la culture suivante, je fais un passage de glyphosate à 1L/ha pour faciliter l’implantation.

Je détruis systématiquement mon CP avant le maïs : Après un glyphosate début mars, je fais un passage à 0,2 de Banvel dans le maïs. L’idéal serait de ressemer un trèfle dans mes maïs au stade 8 feuilles, ce n’est pas évident.

Au niveau de la récolte de mes cultures principales :
Sur colza, je ne rencontre pas de difficulté particulière à la récolte. C’est surtout sur blé qu’il faut faire attention, il ne faut pas hésiter à bien le réguler au printemps, si on se fait dépasser, on risque de retrouver le blé à terre et de devoir le sécher.

Témoignage de Pierre-Yves Donval, adhérent et administrateur de Sol d’Armorique, agriculteur à Ploudiry dans le Finistère (29), en ACS depuis 9 ans.

Semis du trèfle au DP 12

Je suis installé avec mes parents sur la ferme. Nous avons deux ateliers d'élevage : un atelier lait avec 80 VL et un atelier de porc naisseur engraisseur de 200 truies. Nos cultures comprennent le blé, la luzerne, le maïs grain, le maïs ensilage, ainsi que des prairies permanentes et temporaires. Nos types de sols sont légers, limoneux et peu profonds, avec un sous-sol de schiste et de quartz.

Nos motivations pour l'implantation d'un couvert pluriannuel de trèfle dans les céréales sont les suivantes :

- Gagner du temps pendant la période de moisson en évitant d'avoir à semer les couverts végétaux après la récolte.
- Utiliser le trèfle comme source de fourrage pour l'ensilage.
- Raisons économiques : les semences de couvert pluriannuel nous coûtent 40€/ha la première année, contre 50/60€/ha pour les couverts végétaux.
Nous semons le trèfle (4,5 kg/ha) entre fin janvier et début mars, ce qui est le meilleur moment pour que le trèfle puisse bénéficier de la lumière dans les céréales. 
L’aspect technique qu’il ne faut pas oublier, c’est la rémanence des produits phytosanitaires (PPP). Nous faisons un désherbage d'automne avant l'implantation du couvert pluriannuel avec 2L/ha de Déphy et 0,15L/ha de Compil. Nous effectuons ce traitement tôt en automne pour que la rémanence soit éliminée avant le semis du trèfle. Une parcelle propre est essentielle pour ce type de semis à la volée en sortie d'hiver.
Nous avons choisi la variété ABERACE, un trèfle blanc nain gazonnant, en raison de sa capacité à rester bas et de sa gestion facile en fin de cycle de blé. Nous avons choisi le trèfle car c'est une espèce qui pousse relativement bien chez nous et qui résiste aux excès d'eau, contrairement à la luzerne. Bien que nous cultivions de la luzerne, nous ne la semons que sur les parcelles saines, filtrantes et sans sources. 
Pour la fertilisation, nous ne prenons pas en compte le trèfle car nous ne savons pas exactement ce que libère le trèfle ni à quel moment. Nous envisageons d'essayer la mesure N-tester pour évaluer la fertilisation du blé. Nous pensons pouvoir économiser jusqu'à 30 U d'azote, mais pas plus.
Notre rotation est la suivante : Blé (avec semis du trèfle) > Blé > Blé (si possible) > Maïs (avec destruction du couvert pluriannuel).
Pour la régulation, la première année, il n’y a aucune gestion du trèfle. En présence du couvert pluriannuel, nous utilisons 1 à 1,5L/ha de glyphosate avant le semis du blé, puis Déphy/Compil au mois de novembre (au stade 3 feuilles du blé), et enfin 3 à 4 grammes d'Allié au printemps (au stade épis 1cm du blé). La première année, aucune gestion spécifique du trèfle n'est nécessaire.
Pour la récolte, la présence du trèfle n’affecte pas la récolte ni la qualité du grain ou de la paille. Nous exportons le trèfle en ensilage selon le volume disponible après la moisson ou nous faisons un broyage, de préférence juste après la récolte pour favoriser la mise en contact des chaumes de céréales au sol, pour que ce soit uni, propre, avec une belle repousse. 

Les bénéfices :

  • Gestion de l'enherbement : Nous parvenons à maintenir nos parcelles propres.
  • Gestion de l'excès d'eau en hiver : Sur nos parcelles sujettes à l'excès d'eau, le trèfle améliore l'infiltration. Même s’il y a des zones où les céréales pourrissent, le trèfle reste vert et les maintient propres.
  • Qualité de semis : Avec le trèfle, nous avons la flexibilité de semer quand nous le souhaitons, même dans des conditions moins favorables. 
  • Facteur de diversification.
  • Diminution du temps de travail car il n’y a plus de semis de couvert annuel.

Nos recommandations :
•    Assurer une bonne répartition des semences : Atteindre une couverture de trèfle d'au moins 80% pour une efficacité optimale.
•    Commencer avec des parcelles propres.
•    Surveiller attentivement la reprise du trèfle au printemps.
•    Être conscient de la rémanence des produits utilisés pour le trèfle.

Témoignage d'Adrien Beau, agriculteur à Ligny-le-Châtel (89), en ACS depuis 2017et administrateur à L'APAD Centre Est


Colza 2024 + trèfle

La première année (2017) où j'ai testé le couvert pluriannuel c'était un semis de blé dans une vieille luzernière fourragère donc semer dense à 20 kg par hectare. Par manque d'expérience je ne l'ai pas assez régulée ce qui m'a fait perdre 10 quintaux par rapport à la parcelle voisine sans luzerne. Cette expérience m'a fait comprendre que le couvert pluriannuel est intéressant mais il faut rester pragmatique. Il ne faut donc ne pas hésiter à le réguler voire le détruire si la concurrence est trop forte. 
Aujourd'hui je sème mon couvert pluriannuel avec le colza. C'est soit du trèfle blanc pur à 2 kg (variétés Huia et Aberace) soit un mélange trèfle blanc et lotier. Dans notre secteur, naturellement le trèfle est bien présent au printemps puis disparaît en été, remplacé par le lotier. Dans les zones humides je sème du trèfle violet. Par contre j'ai quasiment arrêté la luzerne. Elle est trop difficile à détruire.


Dans le colza, je ne régule pas le couvert donc il est bien présent à la moisson. Je broie les cannes de colza 10 jours après la moisson laissant la lumière au trèfle qui se développe très bien. Dans les endroits où le trèfle est bien installé il n'y a pas de repousse de colza. Par contre là où il y a des manques, le colza s'implante ce qui me permet d'avoir un champ bien homogène au niveau de la couverture du sol. 

Ensuite, je sème mon blé avec mon semoir à dents après le passage d'un glyphosate à 1 L ou 1,5 L. Comme j'ai des problèmes de vulpin je passe avec deux herbicides automnaux : Défi + compil (prosulfocarbe + DFF) en post-semis / prélevée puis Fosbury (diflufénicanil – flufénacet) + Daiko (clodinafop-propargyl - cloquintocet-mexyl – prosulfocarbe) à deux feuilles. Ensuite je reviens au printemps pour détruire le trèfle avec 10 à 15 g d'Allier (metsulfuron-méthyle) au 1er mars car autrement j'ai trop de concurrence à l'eau sur mon secteur superficiel.   Je procède comme cela car je me suis aperçu que s’il reste un peu de trèfle blanc à la moisson du blé, le couvert annuel que je sème va être concurrencé et le couvert annuel sera moyennement réussi. De plus, en détruisant le trèfle, de l'azote est libéré par la légumineuse ce qui me permet de diminuer les apports d'azote. Dans les parcelles avec un mélange trèfle plus lotier, je baisse la dose d'Allié à 5 ou 10 g puis je gère le Lotier avec du Pixxaro (halauxifène – fluroxypyr) à deux nœuds. Si le lotier est homogène je peux semer un deuxième blé à l'automne suivant.

J’ai également dans mon assolement du trèfle violet porte graine.  Afin d’optimiser les résultats, je le sème en même temps que du seigle fourrager. Au printemps je réalise une pré coupe pour le trèfle.  Dans ce cas j'ai une belle culture avec du seigle à épiaison et le trèfle.  Je vends cette récolte à un éleveur et le trèfle repart très bien pour la récolte en graines au mois d'août. 
Dans mes projets je souhaite maintenant mettre aussi du couvert avec le tournesol car je trouve que, derrière cette culture, le sol n'est pas assez couvert.

Témoignage de Justin DE REKENEIRE, Ingénieur Régional Arvalis Champagne-Ardenne

Dans le contexte particulier de la Champagne crayeuse où les réponses à l’azote sont importantes, l’AREP mène depuis 2015 l’étude CP-LEG (pour Couvert semi-Permanents de LEGumineuses), qui a pour objectif d’étudier l’effet du couvert permanent sur les performances agronomiques des cultures, mais également d’évaluer les risques environnementaux de cette pratique, notamment sur les enjeux de pertes de nitrates par lixiviation.



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3 modalités de gestion du couvert semi-permanent sont étudiées sur une rotation colza-blé-OP-Betterave-Blé, avec différentes périodes de destruction du couvert : destruction 1 an, 2 ans ou 3 ans après implantation. Ces modalités sont comparées à une référence qui comporte des couverts en interculture longue.

Des effets nettement différents des couverts semi-permanents selon leurs états sous la culture


L’analyse pluriannuelle 2015-2021 des différentes modalités nous permet d’identifier les situations dans lesquels les performances sont maintenues ou en retrait.

Tout d’abord, l’implantation du couvert dans le colza n’a pas d’effet sur cette culture : le trèfle blanc n’était pas suffisamment développé pour avoir un effet positif ou dépréciatif sur la culture. Dans la situation de semis du couvert au printemps dans un colza bien implanté, nous n’avons pas noté d’effet préjudiciable sur la culture par le passage d’un semoir à dent avec un semis superficiel.

Pour les autres cultures, le graphique permet de discriminer assez nettement les performances en rendement et en azote absorbé par la culture selon l’état du couvert permanent sous la culture.

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On retiendra les éléments suivants :

  • Lorsque le couvert est développé et maintenu vivant tout au long du cycle de la culture, la régulation du couvert est un facteur clé. En effet, l’analyse de la dynamique des reliquats et le suivi de l’eau percolée nous indiquent que le maintien vivant du couvert de légumineuses exerce une concurrence azotée et hydrique qui peut avoir des conséquences sur la productivité : dans un blé où le trèfle blanc n’a pas été correctement régulé (biomasse du trèfle supérieure à 1.8tMS/ha au stade 2 nœuds du blé), nous avons observé des pertes de rendement allant jusqu’à 20% par rapport au blé de référence. Dans notre seconde situation dans un blé, lorsque la régulation du couvert est maitrisée et la biomasse du couvert est contenue à moins de 1tMS/ha à floraison du blé, nous n’avons pas observé de différences significatives sur le rendement, mais seulement un risque de dégradation de la teneur en protéines du blé. Lorsque le couvert a été maintenu vivant sur l’intégralité du cycle de l’orge de printemps, le risque d’une perte de rendement semble plus prononcé qu’avec une culture d’hiver : cette espèce est moins plastique et son cycle court la rend plus sensible à la concurrence, notamment hydrique, exercée par le couvert. En 2019, avec un printemps sec, les pertes sont de -13% avec un couvert correctement régulé qui ne dépasse pas 0.8 tMS/ha à floraison de l’orge et jusqu’à -21% pour un couvert régulé tardivement et dépassant 1tMS/ha à 2N. 
  • Lorsque le couvert est détruit au cours du cycle de la culture, les effets sont variables, mais globalement neutres : détruit courant montaison du blé, les performances varient de ±5% (NS) de rendement et d’azote absorbé par rapport à la conduite de référence sans couvert permanent. Ces différences non significatives varient selon la date de destruction et la taille du trèfle : plus le couvert est développé et est détruit tard, plus la concurrence sur la culture risque d’être élevée. Dans l’orge de printemps, d’après une unique situation avec une destruction à 3F/tallage, le potentiel de rendement n’a pas été réduit malgré une biomasse supérieure à 1.5 tMS/ha à destruction. Le maintien des performances a sans doute été permis par les pluies régulières entre le semis et le tallage de l’orge. Néanmoins, l’azote mis à disposition par la destruction du trèfle a augmenté les teneurs en protéines, ce qui a déclassé l’orge initialement à vocation brassicole
  • La situation la plus pertinente d’un point de vue agronomique est identifiée par les modalités avec un couvert permanent détruit avant l’implantation d’une culture de printemps (ici de l’orge de printemps). La mise à disposition rapide d’azote dans le système a été bénéfique sur le rendement et l’azote absorbé sans pour autant affecter les teneurs en protéines. Sur cette situation, ce sont plus de 50 kgN/ha absorbés en plus pour l’orge de printemps, qui se traduisent par un rendement de 90.9 q/ha, à +13.7 q/ha du rendement de la référence. Bien sûr, ces effets importants sont en lien avec la biomasse du trèfle à destruction de plus de 1.8 tMS/ha. Dans une situation du couvert détruit avant l’implantation de l’orge mais qui a eu lieu avant la période hivernale (destruction en novembre), les performances sont identiques à la référence : on peut penser que cela vient de fuite de nitrate lorsque le couvert de légumineuse est détruit avant l’hiver.
  • Une fois détruit, le trèfle permet dans certaines situations d’améliorer les performances des cultures suivantes (Rendement et Nabs), parfois jusqu’à 3 ans après sa destruction, mais ces éléments sont souvent non-significatifs. Il s’agit donc seulement de tendances. Néanmoins, dans certaines situations, les résultats peuvent être légèrement en retrait, conséquence d’un salissement plus prononcé en présence du couvert permanent depuis plusieurs années.


La date de destruction du couvert permanent de légumineuse conditionne le risque de fuite de nitrates


Entre 2015 et 2021, seuls 3 campagnes de prélèvement d’eaux ont été fructueuse grâce à des cumuls de précipitation suffisants.

D’après une situation dans un blé durant l’hiver 2017-18, il n’y a pas plus de concentration de nitrate dans l’eau avec un couvert de légumineuse maintenu vivant. Le couvert, même d’une faible biomasse avec 0.8 tMS/ha sur cette période, semble réduire la perte d’azote dans le milieu et la concentration de nitrate des eaux en sortie de parcelle (résultats non significatifs).

Lorsque le couvert est détruit avant l’hiver, la réponse est toute autre. Lors de l’interculture d’orge de printemps et de betterave de l’hiver 2019-20, avec un trèfle de plus de 1.7 tMS/ha détruit fin novembre, la concentration de nitrate dans l’eau est multipliée par 2.5 par rapport à la référence avec un moutarde blanche de 2 tMS/ha détruite à la même date. Ainsi, la destruction du couvert de légumineuse avant la période hivernale présente un risque de perte de nitrates dans le milieu.
Cette augmentation n’est néanmoins plus visible les années qui suivent la destruction du trèfle (plus de différences significatives en 2020-21).

Etant donné que la minéralisation du couvert de légumineuse est rapide, il est trop risqué de détruire son couvert de légumineuse pur avant l’hiver ! Il doit donc être détruit en sortie d’hiver ou avant le semis d’une culture de printemps afin de limiter les fuites de nitrates et de maximiser l’effet azote pour la culture suivante.

Article écrit par le comité technique de l’APAD.
Si vous souhaitez réagir ou poser des questions sur cet article, envoyer un mail à :
comite.technique.apad@gmail.com












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2 - Le semis du blé

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4 - Le campagnol des champs

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5 - Innovation & ACS

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6 - La fertilisation en ACS

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7 - Les légumineuses alimentaires

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8 - La culture du tournesol

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9 - Les couverts d’été (partie 1)

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10 - Les couverts d’été (partie 2)

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11 - Témoignage : en ACS depuis 2015

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12 - La gestion des graminées d’automne en système ACS 

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13 - Les ravageurs du sol

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15 - Résultats d’essais en ACS du réseau APAD

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17 - Les Matières Organiques en système ACS

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22 - L’innovation permanente en ACS et le lien aux animaux 

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