Publié le 18/05/2021 | Télécharger la version pdf |
Les couverts d’été (partie 1)
Semer ses couverts en été : utopique ?
L’ACS ne fonctionne bien que si le sol est couvert en permanence. En particulier, l’été est une période importante car c’est là que la terre reçoit le plus d’énergie solaire : autant transformer cette énergie en biomasse ! Même si le manque d’eau est une réalité, des moyens existent pour obtenir de beaux couverts performants. Cet Instant technique fait le point sur ces couverts en 2 numéros. Celui-ci présente les résultats d’une enquête auprès de 115 agriculteurs de l’APAD, le témoignage de 2 agriculteurs qui sèment à la volée avant moisson et enfin les résultats des travaux de recherche d’Agro-transfert sur ce même thème.
Les couverts d’été sont indispensables à une bonne réussite de l’ACS ; leurs rôles sont multiples et on observe une réelle plus-value sur le sol lorsqu’ils produisent une belle biomasse. Citons par exemple la protection du sol contre les excès de températures : sans couvert, le sol peut vite être stérilisé dans les premiers centimètres car les organismes ne supportent pas ces températures. De nombreux agriculteurs ont pu mesurer des différences pouvant représenter 15 °C. Et cette différence permet à la biodiversité de rester bien en place et de se nourrir : les couverts fleuris en août et septembre participent à l’alimentation des abeilles par exemple.
Evidemment, les autres intérêts des couverts existent comme la gestion de l’enherbement, la lutte contre l’érosion et la remobilisation des éléments fertilisants.
Résultats d’une enquête sur les couverts d’été
Nous avons proposé une enquête auprès des adhérents de l’association pour connaître leurs pratiques sur les couverts d’été donc en interculture courte. Nous avons reçu 115 réponses d’agriculteurs situés plutôt da ns les 2/3 nord de la France. La présentation de ces résultats permet d’avoir une bonne vision des pratiques d’agriculteurs en ACS avec un investissement conséquent dans des couverts végétaux.
Répartition géographique
Les agriculteurs de 9 APAD régionales ont répondu au questionnaire. C’est l’APAD Centre Atlantique qui a le plus participé avec 46 réponses ; suivi de l’APAD Val de Loire, APAD 62, APAD Picardie, APAD Centre Est, APAD Nord Est, Clac sol, APAD Perche et APAD Grand Nord. Dans les résultats obtenus à l’enquête, il n’y a pas de différences entre les régions : ce n’est pas un critère de distinction ce qui fait que les réponses sont globalisées.
La proportion de la surface en couvert d’été
Par rapport au potentiel de surface en couvert d’été, voici les résultats obtenus :
Alors qu’il n’y a aucune obligation réglementaire à implanter un tel couvert en été, on voit ici que, malgré les difficultés d’implantation à une telle période, les agriculteurs n’hésitent pas à investir dans ce couvert d’été avec une large majorité dont au moins 75 % des surfaces potentielles sont semées en couvert d’été. Le 2ème pilier de l’ACS sur la couverture permanente des sols est ici bien mis en avant.
Les motivations pour implanter un couvert d’été
Pour répondre à cette question, les agriculteurs avaient le choix entre 11 possibilités et ne pouvaient en cocher que 3 en les mettant par ordre de priorité. Les 2 premières raisons sont pour la structuration du sol et pour nourrir le sol et sa biodiversité et sont citées chacune par 70 % des répondants. En 3ème motivation vient la gestion des adventices citée par 40 % : en effet, le fait d’avoir des plantes semées permet d’éviter, dans une certaine mesure, la levée d’adventices car le sol est déjà couvert ; on constate cependant que dès que le couvert lève mal, les adventices prennent la place. Viennent ensuite, et dans une bien moindre mesure, la production de fourrage et de biomasse, la lutte contre l’érosion et la battance, l’accroissement de la biodiversité, ….
La période de semis
Dans l’idéal, le semis du couvert doit intervenir dans les 2 jours qui suivent la moisson pour bénéficier de l’humidité résiduelle. Au-delà, la réussite de la germination est beaucoup plus aléatoire. Cette contrainte impose une bonne organisation des chantiers et un timing serré. Il y a quand même près de 50 % des agriculteurs qui font les semis dans les 2 jours. Pour ceux qui ramassent la paille, il est beaucoup plus compliqué de respecter ces 2 jours ; du coup, 2 alternatives sont mises en place : soit le semis à la volée avant moisson pour 7 % soit le semis 10 à 15 jours après moisson pour 20 %. Pour les autres, 8 % sont en couverts permanents, 21 % sèment uniquement à partir de la mi-août quand l’hygrométrie augmente et le semis plus sécurisé et enfin 20 % ne sèment que si l’été est suffisamment humide pour permettre la levée. (NB : le pourcentage de réponses est supérieur à 100 car il était possible de cocher plusieurs périodes).
Le choix du couvert
Dans la majorité des cas, il n’y a qu’un seul type de couvert implanté dont on verra la composition au paragraphe suivant. Pour les autres, la composition varie en fonction de la culture suivante : en général, si c’est une céréale, il n’y a pas de graminées dans le couvert, quand il y a un colza dans la rotation, il n’y a pas de brassicacée, etc. Dans la majorité des cas, le couvert est implanté entre 2 céréales mais certains l’implantent également dès la moisson pour une interculture longue. Dans ce cas, certaines espèces seront capables de résister à la maladie et au gel (trèfle incarnat, phacélie, colza fourrager, moutarde d’Abyssinie, etc)
Le type de couvert
Sur le nombre d’espèces, on voit ici 2 stratégies bien distinctes : certains considèrent que 2 ou 3 espèces bien choisies sont suffisantes pour une bonne couverture du sol ; d’autres multiplient le nombre d’espèces en se disant qu’il y en aura toujours quelques-unes qui lèveront en fonction des caractéristiques de l’été. Ce qui est sûr c’est qu’on voit bien ici l’importance du couvert en ACS avec un réel effort dans le choix des espèces semées.
Il était ensuite demandé quelles espèces sont implantées : 33 espèces différentes ont été citées ! Sachant qu’il n’était possible d’indiquer qu’un seul type de couvert (celui le plus représentatif des pratiques). Ce nombre très conséquent s’explique sûrement par la recherche continue des Apadiens pour trouver la bonne plante qui pousse même en été : il y a quelques incontournables et la recherche de la perle rare !
Pour simplifier, les espèces implantées sont regroupées par famille :
• Légumineuses : dans tous les mélanges (Féverole :31 – trèfles :38 – pois :17 – vesc
:29 - fenugrec :11 – lentille :6 –gesse :3 – soja :1 – lotier : 1 – minette : 1)
• Brassicacées : dans 69 mélanges (Radis :28 – moutarde :29 – colza : 17 – caméline :2 - chou :1)
• Composées : dans 60 mélanges (Tournesol :53 – nyger : 7)
• Graminées d’été : dans 42 mélanges (Sorgho : 24 mélanges – moha :12 –– millet : 3 - maïs :2 – teff : 1)
• Phacélie : dans 42 mélanges
• Céréales : dans 28 mélanges (avoine :22 - seigle :4 -triticale : 2)
• Sarrasin : dans 23 mélanges
• Lin : dans 11 mélanges
• Chia : 1
La satisfaction du résultat obtenu
Malgré les 33 espèces différentes utilisées, la satisfaction n’est pas au rendez-vous : seulement 1/3 des agriculteurs sont pleinement satisfaits de leur mélange … Eternels insatisfaits les Apadiens ? Pas sûr !
Voici les principales raisons invoquées dans leur insatisfaction :
- Recherche de couverts tolérant au sec : 23
- Manque de biomasse produite et hétérogénéité d’une année à l’autre : 9
- Manque de légumineuses car coût trop élevé : 6
- Levée hétérogène et trèfle souvent absent : 6
- Gestion des limaces qui dévorent le couvert : 6
- Manque de réussite, de compétence, de recul : 5
- Plantes qui grainent trop tôt : 2
- Objectif d’étouffement des adventices non atteint : 2
On voit bien que la sécheresse reste la problématique numéro 1 ; ceci pouvant également expliquer l’insatisfaction sur la biomasse produite. Un travail important de recherche doit être mis en œuvre pour améliorer la satisfaction des agriculteurs d’autant plus avec le changement climatique qui va encore accentuer les difficultés d’implantation et de développement des couverts d’été. Cependant, nous verrons dans les témoignages ci-dessous et dans le prochain Instant technique, que des solutions déjà existantes font leurs preuves.
Le coût mis dans la semence
Il arrive souvent que certains agriculteurs utilisent leur propre semence pour une partie au moins du couvert. Dans les réponses, ils devaient préciser l’incorporationde semences produites sur la ferme (+SF) ou non (sans SF) de ces semences autoproduites. Le graphique présente les résultats obtenus en nombre d’agriculteurs. (Exemple : 27 agriculteurs ont un coût de semences de 20 à 29 € dans lequel ils ajoutent leur propre semence).
On voir d’emblée que la majorité des agriculteurs utilisent une partie de leurs semences autoproduites (72%). Ceci permet d’avoir un coût correct puisque près des ¾ des agriculteurs investissent moins de 40 € / Ha. Il faut évidemment ajouter le coût du semis qui peut être très différents suivant le mode d’implantation.
Il reste encore la moitié des questions à traiter : pour ne pas alourdir la lecture, elles le seront dans le prochain instant technique du mois de juin. Nous y verrons en particulier les itinéraires techniques suivis pour optimiser la réussite.
Place maintenant aux témoignages de 2 agriculteurs qui sèment leur couvert à la volée avant moisson. Puis Romain Crignon, chef de projets à Agrotransfert, nous présentera les travaux effectués par la société sur le semis à la volée.
Témoignage de Philippe Chupin de Chavagnes en Paillers (85) en ACS depuis 10 ans
Je fais du semis à la volée des couverts d’été car je suis éleveur et je récolte mes pailles. Du coup, je ne peux pas semer dans les 2 jours après moisson et le sol est trop sec quand je peux venir semer. Je pratique ce semis depuis 2 ans. Avec l’expérience, je trouve que le mieux est de semer 1 semaine avant moisson car je profite de l’hygrométrie grâce à la couverture du blé. Il m’est arrivé de semer plus tôt mais, si les graines germent vite, elles allongent et sont coupées à la moisson et dépérissent. Même s’il ne pleut pas derrière, le fait d’être enrobées empêche la germination des graines s’il y a juste une petite rosée. La première année, j’ai cru que la semence était perdue car il a toujours fait sec après le semis ; finalement ça a levé le 26 juillet grâce à 13 mm de pluie.
Le mélange que je vais faire cette année est composé de 10 kg de tournesol – 3.5 kg de phacélie – 4 kg de moha. Je trouve inutile de mettre trop d’espèces différentes et 3 me semble un bon compromis. Je ne mets plus de brassicacée (radis, colza, moutarde) car, même si ça lève très bien et fait de la biomasse, j’ai du colza dans ma rotation et je crains une montée à graines très rapide avec des difficultés de désherbage ensuite. J’arrête aussi le lin car je ne trouve pas que ça fasse assez de biomasse ; le trèfle, je ne le vois jamais donc j’arrête aussi ; le pois germe bien mais ça représente beaucoup de poids (!) de semences donc ça oblige à mettre plus d’enrobage ; enfin, le sorgho semble avoir besoin de plus d’eau pour germer donc son développement n’est pas satisfaisant. Je fais mon propre mélange de graines car ça me permet d’être sûr de la provenance, de la proportion et de la qualité de ces semences.
J’enrobe systématiquement mes semences pour 2 raisons : la première est que ça me permet de semer à 24 mètres donc d’avoir une bonne répartition de la semence. La 2ème est que la levée est meilleure car, comme je l’ai dit, il faut qu’il pleuve assez pour que la germination se fasse. Lors de comparaisons, la levée avec enrobage est toujours meilleure que sans. Dans l’ordre je mets dans la bétonnière à laquelle j’ai enlevé les pales : d’abord les semences pour un hectare (17 kg) + 0.75 l de sucre de canne pour nourrir la graine et servir au collage + 13 kg de bentonite avec 6 litres d’eau (l’objectif est d’obtenir une pâte et c’est elle qui permet de bien coller les graines) + 1.5 kg de terre de diatomée pour assécher + 1.5 kg de talc pour que ça glisse mieux dans l’épandeur. J’utilise mon distributeur d’engrais de la ferme donc le coût est moindre.
Dès que la boulette est assez grosse, je l’enlève pour que les autres grossissent et ainsi obtenir des tailles les plus homogènes possible. Si les boulettes sont trop grosses, ça fait trop de graines au même endroit donc une mauvaise répartition. Du coup, dans ce cas, je suis obligé de les écraser pour recommencer leur enrobage. Une fois obtenu, je laisse sécher au moins 24 heures. Je ne prépare pas trop à l’avance car je ne suis pas sûr de la conservation.Ce travail me demande ¾ d’heure par hectare : c’est un peu long et je cherche à gagner du temps : je réfléchis encore à l’optimisation de ce procédé qui a comme avantage de me laisser autonome dans la réalisation tout en me donnant satisfaction pour la réussite de l’ACS.
Pour en savoir plus, vous pouvez visionner les vidéos réalisées par Philippe en suivant ces liens :
Témoignage de de Cédric Merlin, agriculteur à Bezinghem (62), en ACS depuis 4 ans
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J’ai donc bricolé un pulvé porté en ajoutant 3 Delimbe qui épandent chacun à 9 mètres ce qui fait 27 mètres au total donc ma largeur de passage. J’ai installé une boîte de dérivation dans la cabine du tracteur avec un gros ampérage : 3 fils avec chacun un interrupteur vont vers chaque Delimbe ce qui me permet de les couper indépendamment si besoin. J’ai également installé une led dessus pour vérifier qu’ils sèment bien et qu’il n’y a pas de panne électrique. J’ai testé la bonne ouverture pour avoir la densité de semis souhaitée et le résultat est régulier.
Je l’ai testé pour la première fois l’an dernier avec du trèfle blanc dans de l’escourgeon 15 jours avant moisson. Il était annoncé de la pluie mais il n’y en a eu que très peu sur un sol sec : la levée n’a pas été à la hauteur de mes attentes. Pour le trèfle blanc dans le mélange colza + féverole, j’ai attendu qu’il y ait assez de pluie pour semer et là, le résultat est très satisfaisant. C’est vraiment l’eau qui a fait la différence.
Je teste également le semis de trèfle blanc dans le maïs. Je sème 3 kg à 4-5 feuilles du maïs : pas trop tôt pour ne pas pénaliser le maïs par la concurrence du trèfle et pas trop tard pour que le trèfle ait encore un peu de lumière pour se développer. Je teste également le semis du trèfle blanc très nain de variété Pippolina au semis du maïs.
Dans les 2 cas, le résultat est positif pour l’instant. Il y a juste la gestion du désherbage à anticiper pour garder la parcelle propre.
Pour cette année, je vais à nouveau tester le semis dans la céréale en mettant uniquement les petites graines de mon mélange habituel de couvert d’été soit phacélie, lin et trèfle incarnat. Je sèmerai ensuite au semoir, quand j’aurai un peu plus de temps, les grosses graines. Je serai ainsi moins pressé pour le semis car une partie sera déjà en terre.
Ce procédé me semble promis à un bel avenir sur ma ferme voire chez des voisins car ça apporte un plus dans l’organisation du travail.
Témoignage de Romain Crignon, chef de projet à Agrotransfert
Agro-Transfert Ressources et Territoires est une association régionale basée dans les Hauts-de-France qui a pour vocation de répondre aux nouveaux enjeux de l’agriculture et des territoires dans le cadre de projets de transfert multi-partenaires innovants. Les projets permettent de proposer des références, des outils d’aide à la décision et des démarches de conseil pour répondre à l’évolution des systèmes et l’adaptation des pratiques dans le cadre d’un développement durable, environnemental, social et économique.
Notre équipe est composée d’une trentaine de personnes et la structure bénéficie du soutien financier du FEDER et du Conseil Régional des Hauts-de-France.
C’est à l’origine une traque aux pratiques innovantes qui a conduit l’équipe du projet « Multifonctionnalité des couverts d’interculture » à explorer la piste des semis de couverts à la volée. Cette action visait à répondre au troisième objectif du projet (cf encart). Ainsi c’est en recherchant des pratiques permettant d’anticiper l’implantation des couverts ou limitant les coûts de mécanisation tout en produisant des couverts développés qu’ont été identifiés des exemples plus ou fructueux de semis à la volée. Chacun d’entre avec des modalités de mise en œuvre différentes (espèces testées, date de semis, contexte pédoclimatiques). Par ailleurs la pratique a été intégrée dans un essai de comparaison d’itinéraire technique post moisson pour se faire une opinion. Cette année-là, en 2018, la modalité est ressortie meilleure que tous les itinéraires techniques présents sur l’essai. C’est ainsi qu’un réseau d’essai (10 en 3 ans) a été mis en place pour comprendre les facteurs de réussite des couverts semés à la volée.
Avec quels résultats ?
Pour chacune des modalités, la productivité du couvert a été comparée au couvert conduit autour de l’essai par l’agriculteur (calcul d’un indice de rendement. >100 = le rendement de la modalité est supérieur au témoin). Sur l’ensemble des couverts implantés à la volée, la biomasse produite est supérieure au témoin dans 80 % des cas (tous essais et modalités confondus).
Figure 1 : Distribution des indices de rendement sur l'ensemble du réseau d'essais (> 100 = le rendement de la modalité est supérieur au témoin)
De plus, ce gain de productivité est très variable selon les espèces. Les légumineuses sont les plus favorisées par ce mode de semis car, en Hauts de France, l’offre de degrés.jour est n’est généralement pas suffisante pour atteindre des biomasses satisfaisantes. Ainsi certaines espèces trouvent une pertinence en région durant l’interculture – même courte (Niger, Trèfle incarnat, Vesces, Moha fourrager).
Quelles recommandations pour bien démarrer ?
Le réseau d’essai a permis de tester une grande diversité de conduite des couverts semés à la volée (date de semis, espèces, restitution des résidus, mode d’épandage, …) et donc de formuler quelques recommandations pour mettre toutes les chances de son côté :
- Choisir les espèces adaptées : la moutarde blanche, l’avoine, la féverole et le sorgho ne semblent pas adaptés pour diverses raisons (précocité, sensibilité au gel, exigence de recouvrement …). A l’inverse, le radis, la phacélie et les vesces (communes et velues) sont les espèces parmi celles testées qui affichent une meilleure réussite.
- Semer à partir de trois semaines avant la récolte. Semis trop tôt peut engendrer une levée trop précoce et faire prendre un risque d’étiolement. Le semis au plus près de la moisson semble l’hypothèse la plus sécurisante.
- Restituer les pailles améliore la levée mais pas forcément la biomasse produite si les conditions de croissance sont favorables
- Choisir des parcelles propres en vivaces et dicotylédones à levée estivale (chénopodes, mercuriales principalement).
- Être patient. En l’absence de précipitation certains essais ont mis plus d’un mois à lever mais le peuplement était suffisant. Les levées peuvent être échelonnées.
Parvenir à semer sur la largeur souhaitée
Quelle que soit la modalité envisagée, ces semis à la volée se caractérisent par des débits de chantier élevés, des coûts de mécanisation assez faibles et un résultat assez satisfaisant. Néanmoins un problème se pose assez rapidement pour bon nombre d’espèces comme la phacélie, le moha ou les trèfles … la faisabilité de l’épandage. En effet, ces espèces qui ne dépassent souvent pas les 15 m avec un épandeur centrifuge. Plusieurs solutions sont alors possibles :
- Monter des delimbes sur les rampes du pulvérisateur
- Utiliser un semoir spécifique
- Réaliser des pellet de graines (agglomérer les petites graines sur les plus grosses – plus adaptées à l’épandage).
Utilisation de pellets de graines
La fabrication et l’épandage de pellets de semences de couverts ont été testés dans le cadre du projet. La technique consiste à agglomérer les petites graines sur les plus grosses (plus adaptées à l’épandage). Plusieurs recettes ont été développées tout au long du projet avec comme point de départ celle utilisée par le GIEE Magellan adaptées pour les besoins du projet. En effet les vesces et l’orge de printemps se sont substitués au pois protéagineux pour leur capacité à lever à la volée. D’autres espèces ont par ailleurs été collées. Pour le liant, la mélasse a été privilégiée à hauteur de 15 à 20 % du poids de semences à incorporer en 2nde juste après les graines support. Pour l’asséchant, de l’argile alimentaire, disponible chez vos distributeurs, est incorporé en toute fin de préparation à 30 – 35 % du poids de semences.
Enfin, pour débuter avec les pellets voici deux liens utiles :
Le projet « Multifonctionnalité des couverts d’interculture » est un projet de 5 ans conduit par Agro-Transfert RT et ses partenaires visant à favoriser la généralisation de couverts « performants » Pour cela, les actions du projet ont été conduites autour de trois objectifs :
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Article écrit par le comité technique de l’APAD.
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