Publié le 27/11/2024 Télécharger la version pdf


Les couverts végétaux d’interculture et la gestion de l’enherbement – partie 2

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L’Instant Technique d’octobre 2023 revenait sur les résultats intermédiaires du projet ECOPHYTO II SOL’iflore, sur le thème du rôle des couverts végétaux d’interculture dans la gestion de l’enherbement en ACS sans glyphosate.
Le projet est arrivé à son terme le mois dernier et cet Instant Technique reprend donc les principaux résultats définitifs. L’ensemble des résultats seront disponibles prochainement sur le site internet de l’APAD, mais vous pouvez d’ores et déjà en retrouver une partie, ainsi que des témoignages d’agriculteurs engagés dans le projet, sur le replay du Webinaire de clôture.

1)    Contexte et dispositif


SOL’iflore est un projet ECOPHYTO II porté par l’APAD et l’UMR Agronomie (également en partenariat avec l’UMR Agroécologie, Novalis Terra, Cérience, Roll’N’Sem et Bonnel SA), avec le concours financier de l’OFB. D’une durée de 36 mois, il a débuté en novembre 2021 et vise à étudier le rôle des couverts végétaux d’interculture en ACS, permettant de limiter efficacement et durablement les mauvaises herbes, afin de réduire l’utilisation du glyphosate dans la rotation. La mise en place de 5 plateformes de démonstration chez des agriculteurs a permis de répondre à cette finalité :

-    Une plateforme en Vendée,
-    Une plateforme dans le Lot,
-    Une plateforme dans l’Eure-et-Loir,
-    Deux plateformes dans le Pas de Calais.

Deux saisons culturales ont été étudiées : 2022-2023 et 2023-2024. Une 3ème saison (2024-2025) a même pu être initiée dans le cadre de SOL’iflore sur 2 des 5 plateformes. Cela a permis d’étudier 145 modalités et d’observer plus de 85 espèces d’adventices différentes au travers de plus de 55 notations.

Dans la majorité des plateformes, la succession culturale étudiée a été une interculture longue implantée par des couverts végétaux semés sans glyphosate derrière une céréale d’automne et devant une culture de printemps (le maïs), également semé sans glyphosate. Les facteurs étudiés sont le choix des espèces de couverts végétaux, l’optimisation de l’installation des couverts végétaux et leur gestion de la destruction sans chimie. 

Plusieurs notations ont été réalisées, et parmi elles on retrouve celles qui sont présentées dans cet Instant Technique :

-    Suivi des adventices (via la méthode d’estimation de la densité Barralis), à des dates clés : T0 au semis des couverts d’interculture, T final à la fin de l’interculture et une 3ème mesure en culture suivante après toute opération de désherbage,
-    Estimation de la biomasse sèche aérienne des couverts et des adventices grâce à la méthode MERCI (d’après la mesure de la biomasse fraiche aérienne),
-    IFT H (herbicide) sur le maïs suivant.

Les protocoles mis en place sur les 5 plateformes ont tenu compte à la fois des spécificités de chaque ferme (objectifs des agriculteurs et contexte agropédoclimatique) et de généricités (variables étudiées sur plusieurs plateformes et/ou sur plusieurs années). Parmi les modalités communes étudiées, on retrouve le choix des couverts (sarrasin, graminées C4, crucifères + légumineuses, mélange de 3 espèces ou plus, graminée C4 + légumineuse, modalité avec avoine), la fertilisation organique des couverts et le semis des couverts à la volée avant moisson du blé.

2) Résultats communs aux 5 plateformes  


Une majorité de la flore adventice observée était des graminées annuelles (68% de la densité des adventices sont des graminées, 85% de cette même densité sont des adventices annuelles et 91% sont des espèces sauvages). Parmi les 9% de repousses, on ne note pas de repousses de couverts dans la culture suivante, ce qui suppose que le choix des espèces à implanter étaient pertinents et/ou que les destructions sans chimie de ces couverts à l’interculture ont été un succès. Les adventices les plus fréquemment observées sont le ray-grass, pâturin, PSD, vulpin (graminées annuelles), blé, sorgho, moha (repousses) et picris fausse viperine, chardon des champs (dicotylédones). 

La figure 1 illustre l’évolution de la densité des adventices au cours de l’interculture, pour toutes les modalités couvertes avec un couvert végétale d’interculture (toute plateforme et toute année confondu). Elle est comparée à des modalités « témoin », où aucun couvert n’a été implanté, dans le but de voir l’effet de la couverture d’un sol sur les adventices :

Figure 1. Evolution de la densité totale moyenne des adventices entre le début et la fin de l'interculture.

La concurrence aux adventices offerte par les couverts végétaux d’interculture permet de réduire de 15% supplémentaires les adventices présentes durant l’interculture.

Par ailleurs, la biomasse sèche aérienne produite par les couverts a été estimée lorsque les couverts avaient atteint leur plein potentiel, durant l’automne. Il en ressort aucune corrélation entre la biomasse sèche produite par les couverts et la biomasse sèche des adventices, ni la densité adventice mesurée sur toute l’interculture. Il n’existe pas non plus de corrélation entre la biomasse sèche produite par les couverts et le pourcentage d’adventices aux stades phénologiques C (= adulte), D (floraison) et E (grenaison) (les stades pouvant être considérés comme les plus difficile à détruire et pouvant impacter le rendement). Ce constat avait déjà été fait par l’un des partenaires de Recherche de SOL’iflore dans un de ses projets. En effet, d’après ADEUX G. et al. (2021), la présence d’un couvert peut réduire la biomasse des adventices ; l’effet suppressif des couverts sur les adventices dépend de plusieurs facteurs (comme les espèces du mélange, sa biomasse le type d’adventices présent ou encore les ressources disponibles). Bien que valable de manière générale dans le projet, nous verrons par la suite qu’en fonction des plateformes ce constat peut être différent, rendant chaque plateforme unique et spécifique.
Il reste malgré tout intéressant de mesurer l’impact de certains facteurs d’optimisation de l’installation des couverts végétaux sur la biomasse des adventices à l’automne, après cette installation, ce que montrent les figures 2 et 3 :

Figure 2. Différence sur la biomasse sèche des adventices des modalités fertilisées et non fertilisées.

Figure 3. Différence sur la biomasse sèche des adventices des modalités semées à la volée avant moisson ou au semoir après moisson.

Ainsi, sur 3 des 5 plateformes était testé la fertilisation organique au semis des couverts (fumier de volaille ou lisier de bovin). La fertilisation organique des couverts profite tout autant aux espèces semées qu’aux espèces sauvages, et n’apporte donc pas de plus significatif dans la gestion de l’enherbement (+0.1 t MS/ha de biomasse sèches couverts et adventices pour les modalités fertilisées). Cela se traduit lors du T final, par une densité adventice similaire pour les modalités fertilisées par rapport aux modalités non fertilisées.
Le semis à la volée a quant à lui été testé sur 1 plateforme pendant 3 années. La biomasse sèche des couverts végétaux est supérieure lorsque ceux-ci sont semés à la volée avant moisson, par rapport à ceux semés classiquement au semoir SD après récolté (4,6 TMS/ha vs 3,4 TMS/ha). Au contraire, la biomasse sèche adventice est réduite (0,4 t MS/ha vs 0.7 t MS/ha). En revanche, comme pour le facteur fertilisation, cela ne semble pas avoir d’impact sur la densité adventices en T final.
La figure 4 représente la densité totale des adventices à la fin de l’interculture pour différentes espèces, associations ou mélanges de couverts communs à plusieurs plateformes :

Figure 4. Densité totale des adventices à la fin de l’interculture pour différentes espèces,
associations ou mélanges de couverts communs à plusieurs plateformes.

Les modalités avec avoine, souvent associées avec une légumineuse sont celles qui donnent le meilleur résultat en termes de limitation du développement des adventices (densité totale en T finale et biomasse sèche à l’automne). Les modalités avec des crucifères + légumineuses apportent également une bonne concurrence aux adventices, notamment sur la densité totale en T finale. Les modalités avec une graminée en C4 en association avec une légumineuse (souvent la vesce velue) sont également efficaces, notamment sur la plateforme de Vendée.
Un suivi des adventices a ensuite été réalisé dans le maïs qui a suivi chacun des couverts testés. Les IFT Herbicides ont été calculés et comparés à la « référence agriculteur » (maïs du reste du champ, ayant suivi un itinéraire technique classique). L’IFT H maïs des plateformes est en moyenne 7% plus élevé que l’IFT H « référence agriculteur ». Cela signifie que pour maintenir un niveau de propreté et/ou pour rattraper un salissement, l’application de glyphosate a souvent été substituée par un ou plusieurs herbicides en culture, souvent à la dose maximale autorisée, ce qui a « alourdi » le programme de désherbage prévu. La principale problématique reste la gestion du ray-grass dans le maïs. Des situations compliquées (mais non suivies dans le cadre du projet), ont par ailleurs été rapportées sur les cultures suivants le maïs.

3) Résultats de la plateforme de Vendée


Cette plateforme est portée par l’un des associés du GAEC SAPEV, Jérémy MANDIN à Les Magnils Reigniers. Il s’agit d’une exploitation de polyculture-élevage (410 ha et bovins allaitants 30 UGB) en ACS depuis 2016 avec de l’irrigation.
Les variables testées sur cette plateforme concernent le choix des espèces de couverts végétaux, et plus particulièrement le rôle de la vesce velue dans une association.

En conclusion de la première année d’essai sur le comportement la vesce velue, il en ressort une capacité couvrante de cette espèce, mais assez lente à s’installer en début de cycle. Bien qu’elle se soit suffit à elle-même dans la lutte contre les adventices lors de cette 1ère année d’essai, il semble plus prudent de privilégier l’association de la vesce velue avec une autre espèce qui s’installe rapidement après semis. 
La deuxième année a pour objectif de semer un seul et même couvert qui durera toute l’interculture et de connaître la différence entre deux variétés de vesce velue, l’impact de cette vesce et de la moutarde sur le rendement du maïs, mais aussi l’impact du désherbage en maïs sur la culture suivante. Les modalités étudiées en année 2 sont les suivantes :

1.    Témoin non couvert,
2.    Moutarde Abyssinie + vesce velue variété MASSA 40 Kg,
3.    Moutarde Abyssinie + vesce velue variété REA 40 Kg,
4.    Sorgho piper + vesce velue variété MASSA 40 Kg,
5.    Sorgho piper + vesce velue variété REA 40 Kg,
6.    Alpiste + vesce velue variété MASSA 40 Kg,
7.    Alpiste + vesce velue variété REA 40 Kg,
8.    Trèfle incarnat + radis fourrager + moha + vesce commune.

Lors de la notation T0, seulement 5 plants/m² sont dénombrés sur la plateforme. La notation d’avril 2024 a permis de confirmer que la plateforme était propre quelle que soit la modalité, avec un maximum de 2 plants/m² (l’adventice la plus représentée est le RG). Il y a eu très peu de dicotylédones dans les couverts. Le RG ne s’est pas plus développé durant l’interculture, c’est la vitesse de développement du couvert en début de cycle qui permet de gérer l’enherbement. En revanche la pression ne diminue au cours du temps, la population de RG reste la même jusqu’à l’implantation du maïs. 
La plateforme de Vendée permet de conclure que le couvert végétal peut gérer le développement des adventices, en limiter leur développement mais pas diminuer leur présence en nombre et nuisibilité. Les adventices restent en « Stand-by » sous le couvert. La vesce velue présente de nombreux atouts comme sa capacité à couvrir le sol et piéger de l’azote. Elle ne présente aucune contrainte pour semer le maïs, mais doit en revanche être associée en début de cycle afin de couvrir au mieux le sol. Les différences entre variétés restent encore mal appropriées et doivent être davantage étudiées, communiquées.
Malgré un enherbement faible dans l’interculture, et la présence discrète et faible du RG, cette espèce s’est développée durant le maïs (photo 1).

Photo 1. Maïs de la plateforme année 2 envahie de RG (03/06/24_P85).

Comme l’année passée l’agriculteur a réduit la taille de plateforme, a passé la tondeuse entre les rangs de maïs et a appliqué un programme de désherbage important mais similaire à la référence agriculteur. Cette dernière a reçu en plus une application de glyphosate à 1.5L/ha. Ainsi, l’IFT H de la référence agriculteur est plus élevé (4.08 vs 3.65) du fait de cette application supplémentaire. En revanche, le désherbage mécanique pour compenser l’absence d’usage de glyphosate sur la plateforme est plus important : rouleau hacheur, broyage et tondeuse. Bien que cela n’est pas été chiffré, les charges en mécanisation, les émissions de GES et le temps de travail se sont vus ainsi être augmentés sur la plateforme, en « substitution » à cette réduction de l’IFT H.

Témoignage de Jérémy MANDIN, porteur de la plateforme de Vendée

Quels résultats positif ou négatif retiens-tu de ce qui a été testé sur ta plateforme ?

J’ai constaté que le couvert ne permet pas de gérer à lui seul les adventices, la réussite du désherbage dépend surtout de l’historique de la parcelle et de son niveau de salissement. 
Pour moi, la vesce velue est une plante d’avenir à l’image de la féverole il y a 10 ans, en couvert avant maïs, de par sa capacité de couverture du sol, mais elle nécessite d’être associée à une graminée d’été qui se développera plus rapidement durant cette période estivale. Il est également nécessaire de mieux comprendre ses caractéristiques en termes de floraison, vitesse de développement et biomasse. Une collaboration plus importante avec le secteur de la semence pourrait peut-être lever certains de ces freins (développement de semences, espèces et variétés, adaptées à l’ACS). 
Dans le cadre des expérimentations réalisées sur les autres plateformes, je retiens l’utilisation de l’outil Orbis de Roll’N’Sem. Nous avons de forte problématique ray grass dans le secteur, donc si un même outil permet de détruire mécaniquement un couvert, puis détruire des ray gras en inter rang dans la culture du maïs, il serait très intéressant pour nous.


Quelle perspective pourrais-tu donner à ce qui a été testé, et pourquoi ?

Je vais ajouter dans mes couverts d’été contenant du tournesol, des sorghos et/ou du moha, et les associer avec de la vesce velue afin d’obtenir un couvert relais. Mes associés et moi allons également approfondir l’usage de la moutarde d’Abyssinie dans les couverts. On essaiera d’apporter de l’azote (via la fertilisation organique) et d’irriguer ce couvert afin de voir les différences de production de biomasse


Autres remarques ?

Le cadre réglementaire de l’expérimentation limite le champ des possibles. Exemple : l’azote est important dans les systèmes céréaliers et il aurait été intéressant de pouvoir tester son effet sur les couverts, via de la fertilisation minérale. Tout comme l’irrigation des couverts d’été ou tester certaines matières actives de désherbage.
A l’avenir faut-il privilégier le nombre de plateforme, ou alors moins de plateforme avec un suivi plus approfondi par plusieurs structures partenaires apportant chacune leur expertise ?

4) Résultats de la plateforme du Lot


Cette plateforme est portée par Guillaume RATZ à Castelnau-Montratier. Il possède une exploitation en EARL de 150 ha avec un élevage bovin lait (90 UGB), en ACS depuis 2014-2015, avec de l’irrigation et du lisier en séparation de phase.
La rotation étudiée sur cette plateforme diffère des 4 autres plateformes et suit les pratiques de l’agriculteur, à savoir un enchaînement méteil – maïs. L’étude porte donc sur des couverts estivaux mis en place entre mai et octobre, tandis qu’une partie de la plateforme est conservée en maïs. Tous les semis sont réalisés sans glyphosate : couvert ou maïs, puis méteil suivant, puis maïs l’année d’après.
Les variables testées sur cette plateforme sont le choix des couverts résistants à des périodes estivales chaudes et sèche, et ayant pour valorisation l’alimentation du troupeau, l’optimisation des couverts par la fertilisation organique, le désherbage avec l’Orbis de Roll’N’Sem.
Le niveau d’enherbement est plus élevé que sur les autres plateformes. Nous sommes en présence d’une flore adventice très diversifiée, mais tolérable pour un éleveur, à condition qu’elle ne gêne pas le développement de biomasse des espèces semées.  
La problématique adventice principale de la 1ère année sur la plateforme du Lot a été l’invasion du picris fausse viperine dans le bas de la parcelle, là où les modalités ont été fertilisées avec du lisier. Les résultats entre modalités sont difficilement exploitables, ainsi que le facteur fertilisation. Un programme de désherbage spécifique (avec notamment du 2-4 D à l’interculture et un usage renforcé de l’Orbis) a permis de venir à bout de cette adventice pour les années 2 et 3.
Concernant les modalités maïs, on note un effet positif sur le désherbage de l’Orbis (cela a limité fortement le développement du RG et les repousses d’avoine du méteil précédent), bien qu’il y ait peu de différences entre les différentes dates de passage de l’Orbis sur le niveau d’enherbement.
Les modalités étudiées en année 2 sont les suivantes :


1.    Maïs,
2.    Sorgho + luzerne,
3.    Sorgho + sainfoin,
4.    Témoin non couvert,
5.    Moha,
6.    Sarrasin,
7.    Phacélie,
8.    Mélange à base de phacélie,
9.    Mélange à base de colza.

Sur cette plateforme, on peut conclure que les modalités et donc espèces de couverts ayant limitées le plus le développement des adventices, et ayant produit le plus de biomasse sèche sont les modalités avec du moha et du sorgho, ce qui confirme les résultats de l’année 1 (photos 2). Les espèces avec lesquelles ils ont été associés dans certaines modalités (luzerne, sainfoin, tournesol, colza et navette) se sont peu, voire pas développées et ce sont donc ces 2 graminées qui ont assuré la compétition fasse aux adventices malgré une densité de semis réduite. A noter que l’effet du sorgho est meilleur en cas de fertilisation organique. C’est la seule espèce qui répond positivement à la fertilisation, pour les autres la production de biomasse sèche est réduite en cas de fertilisation, tandis que la biomasse sèche des adventices est plus élevée.

Photo 2. Aperçu du témoin non (gauche) et du moha (droite) le 27/07/2023.


L’Orbis de Roll’N’Sem a été testé les 2 années en plein dans un premier temps lors des semis (maïs et couverts), et en inter-rang quelques semaines plus tard dans le maïs. L’efficacité sur les adventices problématiques comme les repousses d’avoine ou le ray-grass a été démontrée, comme le témoigne l’agriculteur à la tête de cette plateforme, Guillaume RATZ, dans l’Instant technique publiée par l’APAD en mai 2024 : « C’est un très bon outil pour le SDCV ! En 2022 par exemple, la problématique majeure de la parcelle est le picris fausse viperine, très invasif. L’Orbis m’a permis de le gérer, ainsi que les repousses d’avoine du méteil dans mon maïs, qui étaient en train de prendre le dessus. Si on veut qu’il soit efficace, cet outil doit être utilisé en plusieurs passages par temps sec à très sec, car sinon il peut vite bourrer et faire du moins bon travail. Je constate que l’Orbis détruit tout type d’adventices, les graminées comme les repousses d’avoine ou le ray-grass, et les dicotylédones. La limite que j’y vois est le désherbage en inter-rang car la question de la gestion sur le rang se pose. L’enjeu est d’arriver à rapprocher les disques au plus près du rang du maïs, pour espérer que la culture prenne ensuite le dessus sur les adventices ; sans bien sûr que la machine « ripe » sur le rang. Dans mon cas, je laisse une marge de sécurité car il y a du dévers sur ma plateforme et je ne possède pas de RTK. On n’est donc plus dans une suppression des herbicides, mais dans une réduction de la surface à traiter de 50%, ce qui est déjà très bien ! Mon retour d’expérience sur l’usage de l’Orbis dans le cadre de ce projet est donc très positif. »
Ces résultats sont confirmés pour une 3ème année, où seuls le sorgho et le moha sont testés en pur ou en mélange. Le sorgho piper est aussi comparé à un sorgho monocoupe sucrier. Malgré une forte pression en RG et chiendent, bien gérée par un programme de désherbage ciblé et plusieurs passages d’Orbis, le sorgho piper en pur est le couvert qui limite le plus le développement des adventices.
Le maïs des plateformes des 2 premières années est toujours semé sans glyphosate, et rencontre les mêmes problématiques de RG et chiendent, qui ont également bien étaient limités par le désherbage et les passages d’Orbis.

5) Résultats de la plateforme d’Eure-et-Loir


Cette plateforme est portée par Pascal LEROY à Arrou. Il s’agit d’une exploitation de grandes cultures de 126 ha non irriguée sur parcelles drainées.
Les variables étudiées sont le choix d’espèces de couverts et le mode de destruction avec différents outils. Les couverts ont souvent été détruits naturellement par le gel durant l’hiver, ne permettant pas de comparer différent mode de destruction. 
On retient de la 1ère année que la moutarde, vesce et avoine sont des espèces bien adaptées pour une bonne couverture de sol à l’automne, mais il manque une espèce en relais au printemps pour éviter le salissement. Si le couvert est réussi à l’automne, la parcelle reste plutôt propre en graminées.
Les modalités mise en place lors de la 2ème année sont les suivantes :


1.    Moutarde d’Abyssinie / vesce velue,
2.    Moutarde Brune (semis précoce) / vesce velue,
3.    Avoine Noire Tardive / vesce Velue,
4.    Avoine Noire Tardive / vesce Velue / trèfle de Micheli,
5.    Moha,
6.    Alpiste,
7.    Moha / trèfle de Micheli,
8.    Alpiste / trèfle de Micheli,
9.    Mélange de toutes les espèces (parfois appelé « fond de sac »).

Les conclusions de cette 2ème année sont que globalement, les couverts sont moins bien réussis que l’année passée. En étant moins denses, les couverts à base de moutarde et de vesce ont laissé passer quelques ray-grass qui resteront jusque dans le maïs prochain, entrainant l’application d’un programme de désherbage plus important, avec un IFT H sur maïs de 5.89, contre seulement 3.81 pour la parcelle de référence agriculteur, soit une augmentation de presque 55%.  
En termes de maitrise du salissement dans l’interculture, c’est bien les modalités à base d’avoine qui sont les plus concluantes. Le tallage puis le paillage fourni par l’avoine, en complément de la couverture de la vesce, permet de limiter les levées d’adventices jusqu’au printemps (photos 3). 
Les modalités de couverts d’été, moha et alpiste, ont été très décevantes. Le développement de ces couverts n’a pas dépassé 20 cm, et leurs cycles se sont finis très tôt, ce qui a laissé de la place aux ray-grass pour se développer. 
Cette année a conforté nos choix de couverts, malgré une moins bonne efficacité. Il reste à travailler sur la plante relais au printemps pour gagner en efficacité.

Photo 3. Aperçu de la moutarde brune + vesce velue (gauche) et de l’alpiste (droite) le 18/03/2024

Témoignage de Pascal LEROY, porteur de la plateforme d’Eure-et-Loir

Quels résultats positif ou négatif retiens-tu de ce qui a été testé sur ta plateforme ?

Pour moi, la plateforme SOL’iflore a permis de montrer que la mise en place d’une culture de printemps sans glyphosate est possible, à condition de partir sur des parcelles relativement propres et de ne pas regarder le coût du désherbage en culture. On doit compenser le glyphosate par d’autres matières actives en culture qui coutent plus cher. 
Je constate aussi que la couverture végétale à un impact important sur la salissement des parcelles : quand il y a de la biomasse, le sol ne voit pas la lumière et les adventices ne poussent pas. Dès qu’il y a un trou dans le couvert ou la culture :ves ça se salit.


Quelle perspective pourrais-tu donner à ce qui a été testé, et pourquoi ?

Suite à ces essais, je garde dans mes mélanges de couvert la vesce velue, qui est très intéressante, mais qui est très appétante aux limaces. L’avoine noire reste une valeur sûre, bien adaptée à mon contexte pédoclimatique.


Autres remarques ?

Je pense qu’il faut se concentrer sur des espèces qui fonctionnent, pour assurer le coup, et ne pas tester tout et n’importe quoi, au risque d’avoir des échecs et de se dégouter de faire des couverts.

6) Résultats de la plateforme 1 du Pas de Calais


La plateforme 1 de cette région est portée par Christophe BAROIS à Herbelles Bellinghem. Cet agriculteur possède une exploitation en grandes cultures non irriguée, en ACS depuis 2018. La pluviométrie dans le secteur est correcte avec un climat océanique et quasiment plus de gel en hiver (jusqu’à -2°C).
Les variables étudiées sont le choix d’espèces de couverts, la densité de semis et l’optimisation de l’implantation des couverts (via la fertilisation organique et le mode de semis comme le semis à la volée avant moisson).
Face à l’impossibilité de mettre en place le facteur fertilisation organique la 1ère année (du fait de mauvaises conditions météo) et des dégâts importants causés par l’attaque de limaces ne permettant pas de conclure sur l’effet de tous les couverts sur les adventices, l’agriculteur a décidé de reconduire une 2ème année la plateforme, qui s’est donc fait en parallèle de la plateforme 2 initialement prévue la 2ème année sur une exploitation voisine. Une 3ème année est même en cours sur l’interculture 2024 – 2025. On retient malgré tout de cette 1ère année que les modalités avec de la navette et avoine semées à la volée ont une densité adventice plus faible que les autres en avril 2023 au moment du semis de maïs. En revanche, certaines modalités, non couvertes durant l’hiver, ont vu se développer des ronds de vulpins qui s’avèrent difficiles à gérer pour les années qui suivent la plateforme (mélange multi-espèces semés à 40 et 25 kg, sorgho + sarrasin + vesce velue).
Les modalités mises en place l’année 2 sont les suivantes : 

1.    Témoin agriculteur (Féverole 30 kg, Tournesol 10kg, Vesce commune 10kg, Avoine brésilienne 10kg, Trèfle d’Alexandrie 3kg, Radis fourrager 3kg, Phacélie 2kg), 
2.    Féverole 100kg + navette 4kg, 
3.    Navette 5kg + vesce velue 30kg (semis à la volée),
4.    Mélange Bledor 15 kg (moutarde tardive + vesce velue + vesce du Bengale), 
5.    Sorgho piper 40kg, 
6.    Avoine rude 45kg + vesce velue 30kg (semis à la volées),
7.    Sorgho piper 25kg
8.    Avoine rude 30kg + vesce velue 20kg,
9.    Radis fourrager 6kg + vesce velue 30 kg (semis à la volée),
10.    Sorgho piper 25kg + sorgho fourrager.

Pour conclure sur l’année 2, comme pour l’année 1, l’avoine et la navette donnent les meilleurs résultats en termes de production de biomasse et de concurrence à la flore adventice (photos 5). Le sorgho a cruellement manqué de température sur cette parcelle du Pas de Calais : est-ce une espèce à éviter dans ce type de région ? Un choix d’espèces gélives avait été fait au sein du couvert pour ne pas être gêné par les espèces semées dans le couvert au semis de la culture suivante. L’expérience de INRAE semble montrer que ce sont les espèces cultivées/semées qui posent le plus de difficultés d’implantation et d’impact sur le cycle des espèces suivantes, quand travail du sol et chimie sont arrêtés. La conséquence a néanmoins été que les parcelles étaient nues en sortie hiver alors que la reprise de végétation favorise la levée de nouvelles adventices (photo 4) : les couverts relais pourraient-ils être une solution ?

Mélange fèverole/navette

et avoine/vesce velue (17/11/2023)

Parcelle nue pour quelques longues semaines avant le semis du maïs (15/02/2024).

Pour rappel, c’est sur cette plateforme qu’a été testé le semis à la volée avant moisson. La biomasse sèche des adventices est plus faible pour les modalités semées à la volée. C’est également le cas pour la densité adventices en T final, bien que l’écart soit très faible, ce qui ne parait pas être significatif.
La fertilisation ne semble pas avoir donné de résultats marquants sur la production de biomasse du couvert, puisque qu’elle est identique pour les modalités fertilisées ou pas. La biomasse sèche des adventices est plus faible pour les modalités fertilisées. Il n’est en revanche pas possible de conclure par comparaison quant à l’effet de la fertilisation à la fin de l’interculture du fait des applications de glyphosate sur les modalités non fertilisées : la limite d’acceptation de l’enherbement de l’agriculteur ayant été dépassée pour ces modalités du fait de la forte pression de RG (ce qui a entrainé sa décision de désherber au glyphosate), on peut émettre l’hypothèse que la densité adventices était plus élevée que pour les modalités fertilisées, ce qui corrobore les résultats sur les biomasses constatés à l’automne précédent. 


7) Résultats de la plateforme 2 du Pas de Calais


La plateforme 2 de cette région est portée par Mickaël GOZE à Saint Augustin et a été mise en place pour l’année 2. La ferme, nommé GAEC Gozé, est en ACS depuis 2019. Il s’agit d’une exploitation en polyculture-élevage avec un troupeau allaitant de charolais et un élevage de poulets de chair, ainsi que des cultures de céréales, lin textile et betteraves.
Dans le cadre de la plateforme, une interculture longue entre un méteil de sorgho et moha, suivi d’un maïs, a été testée. A la mise en place de la plateforme, une flore diversifiée était déjà en place, composée de rumex, chardons, laiteron et renouée des oiseaux. Le défi était conséquent avec un total d’environ 46 plantes/m² avant l’implantation de la plateforme, un historique vulpins résistants et des repousses bien présentes des espèces cultivées les années précédentes : sorgho, moha, lin et trèfle. En raison de l’hydromorphie de la parcelle annoncée par l’agriculteur, plusieurs modalités avec des trèfles ont été choisies, d’autres avec du seigle forestier à forte densité pour concurrencer les vulpins et les exporter et aucune moutarde choisie en raison de leur précocité. 
Les variables mises en œuvre sur cette plateforme concernent le choix des espèces des couverts et la fertilisation organique, selon les modalités suivantes : 


•    Témoin non couvert,
•    Phacélie 10kg + féverole 70 kg,
•    Seigle forestier 60 kg/ha, 
•    Alpiste 25 kg/ha, 
•    Alpiste 12kg + trèfle Alexandrie 10kg + trèfle incarnat 10 kg,
•    Navette 5kg + trèfle Alexandrie 10kg + trèfle incarnat 10 kg,
•    Navette 5kg + vesce velue 30kg, 
•    Avoine printemps 65kg + trèfle Alexandrie10kg + trèfle incarnat 10 kg, 
•    Mélange multi-espèces : navette 3kg, vesce velue 20kg, trèfle Alex 7kg, Trèfle incarnat 7kg, phacélie 3kg,
•    Mélange multi-espèces : navette 3kg, vesce velue 20kg, trèfle Alex 7kg, Trèfle incarnat 7kg, phacélie 3kg, féverole 70kg.


Entre septembre 2023 et février 2024, la parcelle a reçu 687,6 mm soit 1 074,5 mm au total en 2023 contre 678,6 en 2022 ! S’il est habituel que la parcelle soit submergée 1 mois dans l’année et que cette durée avait d’ailleurs été réduite avec le passage en Agriculture de Conservation des Sols, cette année, la plateforme a été plusieurs mois les pieds dans l’eau entre novembre 2023 et mars 2024. 
Au vu du contexte de la plateforme, il est difficile de conclure définitivement quant au rôle des couverts végétaux sur la gestion de l’enherbement. Certaines espèces n’ont probablement pas pu exprimer leur plein potentiel. En mai 2024, la plateforme reste relativement enherbée (20 pieds/m²), il y a peu de nouvelles adventices : les espèces présentes (adventices « sauvages » et trèfle blanc) l’étaient déjà pour la majorité en septembre 2023.

Le lin, sorgho et moha ont quant à eux bien disparus avec l’hiver. Le vulpin est présent en faible quantité, mais s’est développé ensuite dans la culture suivante du maïs. Il y a peu de différences d’enherbement entre toutes les modalités « couverts », que ça soit sur la densité ou la biomasse sèche adventice, à l’interculture, ou dans le maïs qui a suivi. On note toutefois la présence de la navette en mai (photo 6), et le développement des trèfles d’Alexandrie et Incarnat à cette même période, qui auraient peut-être tiré leur épingle du jeu dans la concurrence aux adventices lors d’une situation climatique plus sèche.

Photo 6. Aperçu de la modalité navette / Vesce velue le 05/05/2024.

À la mi-novembre 2023, au moment où le couvert est à son plein potentiel de biomasse, on constate une différence assez marquante (1.1 T) de la production de biomasse aérienne totale selon la fertilisation avec une biomasse moyenne totale de 5,6 TMS/ha pour les modalités fertilisées contre 4,5 TMS/ha pour les modalités non-fertilisées. En effet, les modalités fertilisées offrent en moyenne plus de biomasse sèche : espèces semées et adventices confondues. Dans le maïs qui a suivi, on constate que les modalités fertilisées sont moins enherbées que leur équivalent non fertilisé, sans qu’il y ait toutefois de différence visible d’une modalité à l’autre.

Témoignage de Mickaël GOZE, porteur de la plateforme 2 du Pas-de-Calais

Quels résultats positif ou négatif retiens-tu de ce qui a été testé sur ta plateforme ?


En raison des conditions climatiques de l’année et de la flore adventice déjà présente, la propreté de ma parcelle reste un point problématique. Après la récolte du maïs, qui s’est tout de même bien développé malgré une flore adventice importante (trèfle blanc (ante-précédent) vulpin, rumex, renouée persicaire, renouée des oiseaux, renouée à feuilles d’oseille, plantain, pâturin, ambroisie, matricaire, chénopode, séneçon), la parcelle est encore aujourd’hui enherbée.  Suite à l’essai, j’ai implanté un blé avec un passage de glyphosate. Actuellement, je constate principalement la présence de rumex (qui commence à poser problème sur d’autres parcelles) ainsi que des levées d’autres adventices.  
Le projet a permis d’approfondir la recherche et de continuer à explorer des solutions innovantes. Idéalement, il aurait fallu prolonger ce travail sur plusieurs années culturales. Un de mes voisins, Christophe, qui a également participé au projet, a décidé de poursuivre ses essais pour gérer les couverts végétaux sans glyphosate.  Si nous parvenons à identifier les bons couverts (adaptés à nos systèmes et terroirs), capables d’aller jusqu’au bout de leur cycle et au stade souhaité sans nécessiter un passage de glyphosate, ce sera une véritable avancée. Un point particulièrement positif du projet est la participation active des agriculteurs, qui ont été impliqués de A à Z et se sont appropriés les résultats. Aujourd’hui, ils sont motivés pour continuer et trouver des solutions optimales.  
La solution, nous la connaissons déjà en partie : il faut un couvert qui puisse produire une biomasse importante et tenir tout l’hiver. Nous restons toutefois dépendants des conditions météorologiques et du matériel disponible. Par exemple, sur ma plateforme, un semis avec un semoir à dents plutôt qu’à disque aurait peut-être donné de meilleurs résultats, bien que les excès d’eau aient probablement été le facteur principal.  


Quelle perspective pourrais-tu donner à ce qui a été testé, et pourquoi ?


À court terme, je n’envisage rien pour le moment, faute de temps, d’autant que nous pouvons encore utiliser le glyphosate. À moyen et long terme, j’ai pour ambition de relancer ce type d’expérimentation afin d’identifier des solutions efficaces pour gérer mes couverts sans glyphosate.  

Autres remarques ?


Pour moi, nous avons déjà identifié un axe de travail important : considérer les couverts végétaux comme une culture à part entière, ce qui a déjà été évoqué. Je pense que nous ne sommes pas toujours dans cet état d’esprit. J’ai remarqué que là où mes couverts ont moins bien fonctionné, c’était en présence de repousses de graminées.  Pour optimiser la levée des couverts, il faudrait jouer sur leur désherbage, mais la réglementation est assez limitante sur cet aspect. Il faut aussi jouer sur la composition des couverts : simplifier les mélanges, choisir les bonnes espèces selon la culture suivante et les objectifs, sont autant de pistes à explorer.  Pour aller vers une gestion sans glyphosate, il faudra également travailler sur la rotation des cultures, afin de pouvoir les désherber avec les produits adéquats. Enfin, toujours dans l’idée de considérer les couverts comme une culture, leur fertilisation est un levier clé. De mon côté, j’apporte l’azote via le fumier, et je pense que c’est en jouant sur ces paramètres que nous pourrons obtenir des couverts bien développés et donc plus propices à une destruction au rouleau. À l’inverse, des levées hétérogènes et une biomasse insuffisante compliquent leur gestion.​​​​​​​

En résumé, la flore adventice suivie durant le projet SOL’iflore se compose d’une majorité de graminées adventices annuelles. Un sol couvert limite de 15% le développement des adventices par rapport à un sol nu.
L’avoine, la navette ou la moutarde associées ou non à de la vesce velue s’installent rapidement et apportent une couverture au sol en sortie hiver plus efficace. Les graminées en C4 (sorgho, moha) ont de bons résultats sur la couverture au sol (périodes estivales chaudes et sèches) dans le Lot et en Vendée à condition d’un semis tôt en saison.
La fertilisation organique des couverts n’apporte pas d’avantage significatif sur la gestion de l’enherbement, tandis que le semis à la volée permet une plus forte production de biomasse avant l’hiver, mais pas d’avantage significatif. Un matériel adapté pour le désherbage sans travail du sol peut se révéler efficace (exemple de l’Orbis de Roll’N’Sem).

Les IFT H de la culture suivante peuvent augmenter du fait de la substitution du glyphosate en cultures de maïs.

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En conclusion, SOL’iflore a mis en avant le fait que les couverts végétaux d’interculture sont un des outils de la gestion des adventices à disposition des agriculteurs mais ne peuvent se suffirent à eux-mêmes. La couverture du sol devra être maintenue du début jusqu’à la fin de l’interculture afin de pouvoir semer la culture suivante dans de bonnes conditions, sur sol propre, et de limiter au maximum le développement d’adventices ensuite.

A la question « le rôle des couverts végétaux d’interculture dans la gestion des adventices en ACS, permettent-il de se passer de glyphosate en ACS ? », la réponse est « oui ponctuellement et à court terme », à conditions que la couverture du sol soit bonne en sortie hiver et que des solutions de désherbage en culture adaptées et efficaces existent ensuite (herbicides, désherbage mécanique). Elle est également « non à long terme » car le stock semencier non géré par la suppression du glyphosate dans l’itinéraire technique peut poser problème plus tard dans la rotation, dans la culture suivant le maïs par exemple.

Article écrit par le comité technique de l’APAD.
Si vous souhaitez réagir ou poser des questions sur cet article, envoyer un mail à :
comite.technique.apad@gmail.com









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