Rôle des couverts végétaux d’interculture dans la gestion de l’enherbement en ACS : quelles alternatives au glyphosate ?
Contexte et objectifs
SOL’iflore s’insère dans le cadre de l’action 15.3 "réussir la sortie du Glyphosate" du plan Ecophyto II. Ce projet vise à lever les impasses techniques dans lesquelles pourraient se retrouver les agriculteurs en ACS si le glyphosate venait à être retiré, avec des solutions globalement sécurisées pour les agriculteurs. Il a été conçu avec une vision d’innovation ouverte ascendante, pour leur permettre d’être acteurs des évolutions techniques les concernant.
Les objectifs principaux : identifier la place des couverts dans le système de culture pour mieux gérer les adventices en ACS, déterminer les critères de choix des couverts et leur mode de destruction dans certaines situations en ACS.
En partenariat avec
Actions
SOL’iflore se déroule de novembre 2021 à novembre 2024, et est découpé en 3 actions :
- Action 1 (novembre 2021 – avril 2022) : en coordination avec l’INRAE, l’APAD met en place des ateliers de conception du protocole des plateformes réunissant agriculteurs, chercheurs et industriels,
- Action 2 (mai 2022 – novembre 2024) : mise en place des plateformes sur les campagnes 2022-2023 et 2023-2024, avec opérations culturales et relevés des indicateurs,
- Action 3 (mai 2024 – novembre 2024) co-coordonnée avec l’INRAE : valorisation et transfert des résultats acquis durant le projet, production de supports pour capitaliser les connaissances.
Localisation des plateformes
- Guillaume RATZ dans le Lot (P46),
- Jérémy MANDIN en Vendée (P85),
- Pascal LEROY dans l’Eure-et-Loire (P28),
- Christophe BAROIS et Mickaël GOZE dans le Pas-de-Calais (P62.1 et P62.2)
Protocoles
La succession de culture suivante est étudiée : culture d’automne / culture de sortie hiver à couvert d’été à couvert d’hiver à culture de printemps ou d’été. L’usage du glyphosate est proscrit pour l’implantation du couvert d’été, puis du couvert d’hiver, puis de la culture de printemps suivante. Les autres herbicides sont un levier que les agriculteurs utiliseront en dernier recours.
Dans ce projet, le levier du travail mécanique du sol, même superficiel, n’est pas étudié, puisque les agriculteurs sont en ACS. Les leviers « choix des couverts », « méthode d’optimisation de l’implantation des couverts » et « méthode de destruction des couverts » sont mis en œuvre au sein de chaque plateforme selon le tableau ci-dessous :
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P85 |
P28 |
P62.1 |
P62.2 |
P46 |
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Semis CV à la volée avant moisson blé |
x (année 2) |
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Semis CV au semoir SD juste après récolte du précédent |
sarrasin |
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x |
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graminée C4 |
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crucifère + légumineuse (dont VV + moutarde) |
x |
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x |
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graminée C4 + crucifère |
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x |
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x |
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mélange de 3 espèces au plus, incluant des espèces à cycle long |
x |
x |
x |
x |
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TV allant jusqu'à la culture suivante |
x |
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x |
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VV allant jusqu'à la culture suivante |
x |
x |
x |
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CV irrigué |
x |
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x |
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Fertilisation organique du CV |
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x |
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x |
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gestion précoce alternative (Bonnel, Roll'N'Sem, broyage) |
x (plan B) |
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x |
x |
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Destruction au rouleau type Faca juste avant semis de la culture suivante |
x |
x |
x |
x |
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Le suivi de la flore se fera régulièrement au cours des saisons, grâce à la méthode Barralis et MERCI.
Les résultats de ce projet sont en cours d'acquisition.
Alicia Regis - Cheffe de projet - alicia.regis@apad.asso.fr
Découvrez dans cette rubrique des publications relatives au projet
ACSélérateur de la transition Agro-écologique
L'Agriculture de Conservation des Sols : des bénéfices pour l'environnement, les agriculteurs et la société
Préserver la fertilité des sols : un enjeu de société au niveau environnemental, social et économique pour produire ET protéger.
Agriculture de Conservation des Sols : une innovation technique et sociétale, une transition profonde à porter collectivement.
Mettre en œuvre collectivement les leviers pour développer l’Agriculture de Conservation des Sols
- Renforcer les actions locales menées par les collectifs d'agriculteurs, à travers des projets de territoire.
- Assurer une dynamique nationale et territoriale autour de l’ACS, échanger.
- Mutualiser les bonnes pratiques, transférer les savoir-faire pour progresser plus vite dans la maîtrise de ce système agricole.
- Structurer les mécanismes nécessaires au développement de l’ACS (financiers, économiques, réglementaires, techniques).
- Proposer des politiques publiques adaptées.
- Communiquer, sensibiliser, échanger.
Des acteurs qui se rassemblent aux cotés des agriculteurs, autour d’un objectif commun
- Collectifs d’agriculteurs comme relais territoriaux
- Partenaires économiques ou techniques aux compétences variées
- Experts scientifiques
- Acteurs des territoires et citoyens
Des actions en commun pour agir sur les différents leviers au développement de cette agriculture
Leviers organisationnels
- Structuration d’un réseau multi acteurs
- Réunions d’échange et de concertation au niveau local et national
- Voyages d’étude pour les agriculteurs
- Appui à l’émergence, au montage et au financement des projets des collectifs d’agriculteurs, grâce aux mécanismes du réseau rural européen
Leviers techniques
- Mutualisation et capitalisation des résultats techniques/clefs de réussite
- Echanges Agriculteurs/chercheurs
- Construction d’outils pour les agriculteurs (guide, fiches techniques, veille, matériel de démonstration, méthode d’animation et d’essais)
- Structuration de l’offre de formation agriculteurs/conseillers/formateurs
- Emergence de projets de recherche collaboratifs pour lever les freins techniques
- Journées d’échanges, interventions d’experts
Leviers économiques et réglementaires
- Analyse et proposition de politiques publiques adaptées
- Mise en place de modalités d’accompagnement financiers/économiques des agriculteurs et des collectifs d’agriculteurs
- Proposition de cadre pour la valorisation des produits/démarches ACS
Leviers sociologiques
- Animation et formation d’un réseau d’agriculteurs « ambassadeurs »
- Journées de sensibilisation (monde agricole, société civile, acteurs du territoire)
- Formation des plus jeunes (lycée agricole, Universités)
- Fermes ouvertes / Animation de salon, expositions, foires…
- Sensibilisation au niveau européen et international
- Outils de communication adaptés et efficaces
Les fianceurs
Les partenaires techniques
Devenir partenaire : Pourquoi ?
- Vous êtes amenés à accompagner la transition vers des pratiques agro-écologiques basées sur la fertilité des sols, la biodiversité, la lutte contre l’érosion, la durabilité ?
- Votre entreprise/structure s’implique dans des mécanismes de développement durable et la responsabilité sociétale ?
- Vous souhaitez mettre en œuvre des leviers pour accompagner la transition agro-écologique ?
Rejoindre le Collège des partenaires du Réseau ACS,
C’est s’engager aux côtés des collectifs d’agriculteurs pour accélérer la transition vers l’ACS !
- Un séminaire par an, avec l’ensemble des partenaires
- Des ateliers par sous-groupe thématiques, sur les sujets au cœur de vos préoccupations
- Des témoignages d’agriculteurs, des visites de fermes pour vos équipes
- L’accès privilégié aux résultats/rapports/données issues du Réseau ACS
- En option : des conventions bilatérales pour aller plus loin à travers des actions plus ciblées
téléchargez la plaquette de présentation du projet
Sophie GARDETTE - sophie.gardette@apad.asso.fr
Partenariat Européen pour l’Innovation (PEI) Santé du végétal : diversification des assolements et techniques alternatives
Le projet "PEI - Santé du végétal" a pour finalité d’aider les agriculteurs à améliorer la gestion sanitaire des cultures. Deux leviers majeurs ont été identifiés :
- la diversification des assolements comme principal levier pour réduire la vulnérabilité des cultures aux maladies, adventices et ravageurs.
- les techniques alternatives à l'utilisation des produits phytosanitaires, avec des leviers préventifs ou curatifs.
Les objectifs
Dans ces deux domaines, un certain nombre de freins et interrogations techniques, organisationnelles et économiques subsistent. Le projet “PEI - Santé du végétal” a pour objectifs :
- d’identifier, compiler et diffuser les connaissances déjà acquises et opérationnelles pour les agriculteurs et les conseillers dans ces deux domaines,
- d’accompagner, au sein de Groupes Opérationnels, des agriculteurs testant des pratiques et modes d’organisations alternatifs et de capitaliser puis diffuser les connaissances issues de ces expériences de terrain.
Ce projet a été conclu du 01 janvier 2018 au 31 décembre 2021.
Avec 15 autres structures agricoles, l’APAD Nationale est partenaire de ce projet sur 2 sujets : le suivi des pratiques chez 6 agriculteurs des APAD Perche et Centre Atlantique et le suivi d’une parcelle expérimentale chez un agriculteur de l’APAD CA. Tous ces agriculteurs sont en ACS et les suivis sont spécifiques à ce système de production.
La thématique est la maîtrise des mauvaises herbes à l'échelle du système de culture et plus particulièrement de l’évaluation de la contribution du levier "couverture du sol" à la maîtrise des adventices.
Les objectifs fixés visent à :
1. caractériser les freins à la mise en œuvre des leviers agronomiques du désherbage par les agriculteurs
2. Evaluer l’efficacité et le temps de réponse de la combinaison de différents leviers de désherbage dans différents contextes facteurs de réussite avec les clés d'extrapolation.
3. Acquérir des références sur l'apport des couverts et de la couverture du sol pour préserver la propreté des cultures.
Les thématiques étudiées
Pour les 6 agriculteurs de l’APAD au sein du groupe opérationnels, les thématiques abordées sont :
La gestion des graminées résistantes en système grandes cultures, la gestion des pâturins en système élevage, la gestion des adventices au démarrage de l’ACS, la gestion des dicot, en particulier les géraniums, dans une rotation avec colza.
Pour le suivi expérimental, c’est de voir la pertinence des couverts relais (couvert d’hiver implanté après un couvert d’été) dans la gestion des adventices, en particulier de ray-grass résistants.
Les étapes
Après avoir trouvé les 6 agriculteurs motivés par ce projet, ont été mis en place les outils et les méthodes nécessaires à la réalisation d’un diagnostic initial et au suivi des parcelles. Une formation à la mise en œuvre du mode opératoire de notation au champ a été réalisée en septembre 2018.
Au cours du second semestre 2018, nous avons travaillé sur la problématique de désherbage identifiée, les facteurs explicatifs possibles, l’identification des leviers présentant une efficacité potentielle, échange avec l’agriculteur quant à la faisabilité de leur mise en œuvre.
Ce premier travail d’analyse a conduit à la formalisation d’un plan d’action pour chaque exploitation. Le suivi dans le temps de ce plan d’action est programmé sur une des parcelles représentatives de l’exploitation, choisie conjointement par agriculteur et technicien référent.
Le travail se poursuit aujourd’hui pour le suivi du plan d’actions avec l’observation et l’analyse des évolutions de flore.
